L'Echo de la Fabrique : 17 juin 1832 - Numéro 34

[8.1]Bourses. ? Jadis les deux sexes portaient une ceinture au dessus des vêtemens. On suspendait sa bourse à cette ceinture. On y attachait aussi ses clefs, son couteau et son écritoire, lorsqu?on était scribe ou homme de loi.

Cette partie de l?habillement devint un objet de luxe, surtout pour les femmes ; elles eurent des ceintures de soie, d?or et d?argent. Cette mode donna lieu à ce proverbe par lequel se soulageait la jalousie des femmes du peuple : bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.

On raffina de même sur la beauté des bourses qui, selon leur forme et leur grandeur, prirent le nom de bourcelot, bourcelette, de goule, d?aumônière, d?escarcelle, etc. Les croisés et les pélerins ne manquaient pas de faire bénir, avant leur départ, leur escarcelle et leur bourdon.

Saint Louis se soumit à cet usage, dans l?église Saint-Denis, lors de son départ pour la Terre-Sainte.

Une veuve qui renonçait à la succession de son mari déposait sa bourse sur sa tombe. Quand on faisait cession pour dettes, on déposait sa ceinture devant les juges. De cette coutume de porter ainsi la bourse en dehors, coutume qui est encore en usage chez tous les peuples orientaux, vient cette expression qui se trouve dans les anciens ouvrages français : couper le bourcelot.
(The London and Paris Obs.)

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique