L'Echo de la Fabrique : 17 juin 1832 - Numéro 34

Le célèbre Lalande 1 disait : « Nos anciens étaient, sans doute, de fort mauvais physiciens, en attribuant à St. Médard l’effet des grandes marées du solstice : on ne peut toutefois nier qu’ils ne fussent de bons observateurs.

Ils avaient en effet remarqué que lorsqu’il pleuvait le jour de St-Médard, il pleuvait beaucoup, et long-temps après : mais quelle en est la vraie cause ?

Il est certain qu’aux plus grands jours de l’année, le soleil est perpendiculaire sur notre horizon. Alors les grandes marées offrent une plus grande surface à son action.

Si le temps vient à se débaucher, s’il pleut alors, il doit nécessairement pleuvoir beaucoup et long-temps, par la raison toute simple que la pluie promptement repompée par la chaleur du soleil et alimentée par les grandes marées, n’a pas le temps de se vaporiser, et retombe pour se relever et retomber encore, jusqu’à ce qu’enfin l’air et les plantes en embuvant ce que les vents en dissipent et surtout la mer rentrée dans ses limites, mettent un terme à ces oscillations aqueuses, et rompent un cercle qui ne nous paraît vicieux que parce qu’il contrarie nos intérêts.

Ce phénomène dure ordinairement 30 ou 40 jours, heureusement il n’arrive pas tous les ans ; et quand il arrive, on s’alarme comme s’il n’arrivait jamais. »

Notes de base de page numériques:

1 Jérome Lefrançois de Lalande (1732-1807), astronome français, professeur au Collège de France, auteur notamment, avec son neveu Michel Lefrançois de Lalande (1766-1839) d’une Histoire céleste française, contenant les observations faites par plusieurs astronomes français (1801).

 

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