L'Echo de la Fabrique : 6 novembre 1831 - Numéro 2

AU MÊME

Lyon, le 31 octobre 1831.

[6.1]Monsieur,

Je vous prie de vouloir bien donner place dans votre estimable Journal, à l'article ci-joint.

Agréez, etc.
F
1.
Un de vos abonnés.

Les ouvriers en soie ont montré trop de calme, trop de raison dans les réclamations que leur déplorable situation leur a arrachées, pour qu'on ait pu leur attribuer les odieuses provocations parties du sein de leur réunion, lorsqu'ils attendaient le résultat des délibérations sur le tarif qui vient d'être publié. Nous savons que d'absurdes calomnies ont été répandues, que d'horribles cris ont été proférés contre l'un de nos fabricans, dont la féconde imagination est une source de travail et de prospérité pour la fabrique lyonnaise. Les délégués et commissaires des ouvriers s'étaient déjà empressés de témoigner à M. Ch. Dépouilly toute l'indignation qu'il ressentaient de la conduite de quelques hommes qui, n'appartenant point à la classe ouvrière plaignante, s'étaient glissés dans ses rangs pour les exciter à des scènes de désordres. Le bon sens naturel des ouvriers a fait justice des basses man?uvres qu'on employait pour les égarer ; mais ils n'ont pas moins cru devoir une réparation publique à l'honorable citoyen dont ils apprécient les sentimens patriotiques, ainsi que le talent créateur qui donne tant d'impulsion à nos manufactures. Une brillante sérénade lui a été donnée dans la nuit de vendredi à samedi de la semaine dernière, en signe de la vive sympathie qui existe entre la véritable population laborieuse de notre cité, et celui dont le goût pur et varié fournit un constant aliment au développement de notre industrie.

Notes de base de page numériques:

1 D?après la Table de L?Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832), Léon Favre est l?auteur de ce texte. Pierre Léon Favre (1807-1881) était le fils d?Auguste Favre, marchand drapier dont il reprendra l?affaire, à Lyon jusqu?en 1836, puis à Paris. Il était le frère aîné de l?avocat républicain Jules Favre qui lui permettra, à partir de 1848, d?entamer une longue carrière diplomatique. Référence : Pierre Antoine Perrod, Jules Favre : Avocat de la liberté, Lyon, La Manufacture, 1988, p. 450-457.

 

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