L'Echo de la Fabrique : 8 juillet 1832 - Numéro 37

Notre impartialité nous fait un devoir d?insérer les deux lettres suivantes, nous réservant toutefois d?y répondre dans notre prochain Numéro.

AU MÊME.

Monsieur,

Dans votre Numéro du 1er courant, vous rapprochez deux causes jugées par le conseil des prud?hommes, celle d?un chiffre surchargé (sur le livre de l?ouvrier seulement) formant 200 g. au détriment de celui-ci, et celle d?une 1/2 aune peluche gardée au détriment d?un fabricant : vous montrez qu?en menaçant le second du procureur du roi, on a été plus sévère qu?envers le premier qui était un fabricant.

La surcharge n?ayant eu lieu que sur le livre de l?ouvrier et celui du fabricant étant parfaitement en règle, le conseil n?a pu accuser la bonne foi de ce dernier ; [4.2]mais comme son livre partait 785 g. et celui de l?ouvrier 585 surchargé pour faire 785, on a résolu en faveur de l?ouvrier l?erreur qu?il y avait eu d?un côté et d?autre.

Mais y aurait-il eu preuve de mauvaise foi de la part du fabricant ci-dessus, que le conseil aurait été embarrassé, car peu de jours auparavant un maître, M. Bunot, avait été convaincu d?avoir ajouté au crédit de son livre un 1 qui faisait à son fabricant un préjudice de 1 ko, et comme on s?était borné envers ce dernier ouvrier à la rectification du poids qui existait, on n?aurait pu, peu de jours après, exiger plus d?une surcharge bien moins importante. C?est ainsi qu?une première indulgence qui pouvait satisfaire les ouvriers aurait conduit à une autre qui les aurait indisposés, si on ne leur faisait connaître toute la vérité.

Je partage du reste votre avis, le conseil devrait être plus sévère pour tout ce qui est manque de bonne foi, pour ne rien dire de plus, et se porter lui-même partie civile contre ceux qui s?en rendent coupables.

Je vous prie d?agréer, etc.

Gamot,

fabricant, membre du conseil des prud?hommes

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique