L'Echo de la Fabrique : 7 octobre 1832 - Numéro 50

 SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE, 1

histoire naturelle et arts utiles de lyon,

Programme des prix mis au concours pour 1833, et années suivantes.

1. Une médaille d’or, de la valeur de 300 fr., à l’auteur de l’ouvrage le plus propre à répandre, parmi les propriétaires-cultivateurs et les fermiers, les connaissances les plus saines ainsi que les plus positives sur l’agriculture théorique et pratique (prix prorogé).

2. Un prix de 1 000 fr. pour celui qui fera connaître les moyens de détruire la pyrale de la vigne (pyralisvitis ouvitana), qui, à diverses époques, a exercé de grands ravages dans les vignobles du Mâconais et du Beaujolais. Les concurrens devront exposer clairement les procédés qu’ils auront mis en usage, et les succès qu’ils auront obtenus, lesquels devront être constatés d’une manière authentique (prix prorogé.)

MM. Coubayon et Gourd, négocians à Lyon et propriétaires de vignobles dans l’arrondissement de Villefranche, ont fait pour ce prix un fonds de 600 fr., et la société y a ajouté 400 fr.

3. Une prime de 300 fr. sera accordée au cultivateur du département du Rhône, qui, dans le courant des années 1833, 1834 et 1835, aura cultivé sur le sol le plus étendu à l’état nain, vulgairement dit en prairie, des mûriers des Philippines (morus cucullata), la contenance du sol ne pourra pas être de moins d’un are.

Deux autres primes, chacune de 150 fr., seront accordées au cultivateur qui, par ce genre de culture, aura le plus approché du premier.

Une médaille d’or de 300 fr. sera décernée à titre de prix à l’éleveur, qui, dans le temps indiqué ci-dessus, aura nourri, avec succès le plus grand nombre de vers à soie, en employant les feuilles du mûrier des Philippines cultivé en prairies ; toutefois l’éducation ne pourra être moindre d’une once.

Trois autres médailles, chacune de 100 fr., seront la récompense des éleveurs qui auront le plus approché du premier.

Les cultivateurs qui auront concouru pour la culture des muriers des Philippines, pourront se présenter pour l’éducation des vers-à-soie, au moyen des feuilles de cette espèce de murier.

Les uns et les autres accompagneront l’envoi de leurs mémoires [5.2]d’attestations données par MM. les maires ou autres fonctionnaires publics des lieux qu’ils habitent, ils devront avoir opéré dans le département du Rhône.

Les fonds des prix et des primes pour l’encouragement de la culture des muriers des Philippines en prairies, ont été faits par M. Mahieu Bonafous, lyonnais, et correspondant de la société à Turin.

4. Une médaille d’or de 300 fr, sera, en août 1833, décernée à l’auteur du meilleur mémoire sur la question suivante :

Déterminer les cas où il est avantageux de tenir constamment bêtes bovines à l’étable, selon l’âge, le sexe, les races et les genres de service ; indiquer les moyens les plus économiques de les y nourrir principalement, quand il y a disette, des fourrages des prairies ; faire connaître les soins hygiéniques particuliers que le bétail exige dans cet état.

5. Une médaille de même valeur sera décernée, à la même époque, à l’inventeur d’une machine propre à briser les pierres siliceuses de la manière la plus convenable pour l’entretien des chemins publics.

6. Une médaille de la valeur de 300 fr. sera décernée, au mois d’août 1837, au jardinier qui présentera la pépinière la mieux fournie et la mieux entretenue en espèces et variétés d’arbres fruitiers et autres éminemment utiles, tels que mûriers, ormes, etc.

7. Une médaille de 200 fr. sera accordée, à la même époque, à celui qui aura greffé, dans le département du Rhône, le plus grand nombre de châtaigniers et de noyers. Le nombre ne pourra pas être au dessous ; de 100.

8. Des médailles de 100 fr. seront accordées également, en août 1837, aux jardiniers qui auront planté, suivant la méthode de Butret, au moins seize pêchers en huit variétés différentes, et dans les meilleures qualités ; ces pêchers auront dû être élevé en espalier à la française, et d’après les principes de Butret.

Les concurrens pour la destruction de la pyrale, ceux pour la culture du murier des Philippines en prairies, ceux enfin pour l’éducation des arbres fruitiers, et les greffes des châtaigniers et des noyers pourront faire connaître leurs noms, la société se réservant, avant de prononcer, de faire constater des commissaires le résultat des opérations.

Quant aux autres sujets de prix, les concurrens mettront en tête de leurs mémoires une épigraphe qui sera répétée dans un bulletin cacheté, contenant le nom de l’auteur, et le bulletin ne sera ouvert qu’autant que l’auteur obtiendrait au moins une médaille du 100 fr. ; s’il n’était jugé digue que d’une moindre distinction, ce ne serait que du consentement de l’auteur que son nom serait proclamé par la société.

Les membres ordinaires de la société sont seuls exceptés du concours. Les mémoires et pièces à l’appui seront adressés au secrétaire de la société, ou à tout autre membre du bureau ; ils doivent, dans toutes les années, être parvenus avant le 15 juin.
TROLLIET, président.
GROGNIER, secrétaire.

Notes de base de page numériques:

1 La Société d’agriculture et d’histoire naturelle de Lyon avait été fondée en 1798. La seconde moitié du 18e siècle imposa l’idée que l’agriculture ne procédait pas simplement de l’habitude mais méritait plutôt le statut de « science pratique ». Les années 1802-1848 enregistrent alors l’essor des sociétés savantes et de l’enseignement agricole (Michel Cointat, « L’enseignement agricole de 1750 à 1848 », in Michel Boulet (dir.), Les enjeux de la formation des acteurs de l’agriculture 1760-1945, Dijon, Edicagri éditions, 2000).

 

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