L'Echo de la Fabrique : 4 novembre 1832 - Numéro 54

 Urbanité du Courrier de Lyon.1

Ce journal raconte, dans son numéro du 31 octobre dernier, qu’un individu, porteur des décorations de la Légion-d’Honneur, de St-Louis et de juillet, qui a dit se nommer Civière, et être ex-colonel d’un régiment de ligne, a été arrêté et reconnu pour un forçat libéré. La chose peut être vraie, mais quelle nécessité d’ajouter : « Il paraît qu’il était à la tête d’une bande « d’ industriels, etc. »2 Pourquoi ne pas dire tout simplement de voleurs ? Ah ! le plaisir de dire une injure, et de flétrir, si c’était possible, le nom d’industriel, Le Courrier de Lyon aura beau faire, il n’atteindra pas son but, pas plus que sous la restauration, on n’est parvenu à ridiculiser les libéraux, en affectant l’équivoque, et en disant ironiquement : Forçats libérés ou libéraux.

Notes de base de page numériques:

1 L’auteur de ce texte est Marius Chastaing d’après la Table de L’Écho de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).
2 L’année 1832, surtout, focalise les interrogations et les avancées autour des notions d’« industriel/industrielle ». L’Écho de la Fabrique est une feuille « toute industrielle », on observe, en la célébrant, la croissance des « sociétés industrielles », et Marius Chastaing vient de faire le point sur « Qu’est ce qu’un industriel ? » (n°33 du 10 juin 1832). S’expriment ici les mêmes attentes que celles présidant à l’ouverture récente du concours sur le terme devant remplacer celui de « canut ». Comme il sera lucidement précisé peu après, « les querelles de mots sont loin d’être aussi oiseuses que certains le prétendent, dans un but qu’il est facile de dévoiler » (n°10 du 10 mars 1833).

 

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