L'Echo de la Fabrique : 4 décembre 1831 - Numéro 6

Le même jour parut la proclamation suivante de la mairie :

Lyonnais !

Le Prince auquel, à pareille époque de l?année dernière, vous offriez le témoignage du plus entier dévouement, est ramené près de vous par de déplorables circonstances dont son c?ur tout français gémit profondément. Dès son approche, j'ai cru qu'il était du devoir du premier magistrat de la cité d'aller lui présenter son hommage ; il a daigné m'accueillir avec bonté ; il m'a invité à vous communiquer le chagrin qu'il éprouve de la désunion survenue entre des compatriotes, et le désir qu'il a de voir l'ordre complet se rétablir parmi vous.

Si toutes ses paroles sont empreintes de bienveillance, il rappelle aussi, plus que jamais, l'engagement qu'il a contracté, à l'exemple du Roi son père, de tout faire, pour conserver dans sa forme le régime légal, qui a élevé et qui doit soutenir le trône de juillet.

Cet engagement solennel demande ses premiers soins ; et, dans la conviction où il se trouve que vous déplorez, au fond de vos c?urs, les actes illégaux qui ont eu lieu, nous vous invitons à en faire disparaître toutes les traces.

M. le maréchal, ministre de la guerre, qui est placé près de sa personne, avec de pleins pouvoirs, réclame, pour sa propre responsabilité, autant que dans l?intérêt de l'ordre, la rentrée immédiate des armes de la garnison, et de celles enlevées dans les magasins d'approvisionnement.

Personne mieux que moi, mes chers concitoyens, n'a [6.1]compris votre pensée ; personne plus que moi ne peut répondre des intentions qui vous dirigent : j?oserais donc affirmer que tous les v?ux de cet excellent Prince seront entendus ; que vous ne resterez pas sourds à la voix d'un magistrat que votre cause intéresse si vivement.

Nous donnons des ordres pour que toutes les armes soient reçues à l'Arsenal.

Lyonnais ! Vous dirai-je un mot heureux qui révèle la pensée du Prince tout entière, au moment où j'ai pris congé de lui. Apprenez à vos administrés, m'a-t-il dit, que si, comme Français, je désire un prompt retour de l?ordre public, je veux être Lyonnais par affection !!!

Vive le Roi ! Vive Monseigneur le duc d'Orléans !

 

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