L'Echo de la Fabrique : 3 février 1833 - Numéro 5

 Coups de navette.

Le Charles-Quint lyonnais est un véritable spadassin. Demandez à MM. Granier, de Rochefort et Vougy.

Par ordonnance de police, les duels sont défendus aux rédacteurs du Courrier de Lyon.

Récompense honnête à qui fera sortir MM. Jouve et Montfalcon de leur sang-froid.

Un moyen sûr de ne pas se battre ; c?est d?appeler en duel les rédacteurs du Courrier.

Ce n?est que dans ses écrits que M. Jouve est partisan de la peine de mort.

M. Jouve va publier une seconde édition de son discours en faveur de la peine de mort ; elle sera dédiée au bourreau.

Il vivra long-temps ce M. Jouve, s?il continue d?être brave comme ça.

Quand on a accepté un duel, il semble qu?il n?y a que ces deux choses à faire : y aller ou ne pas y aller. Eh bien non ! M. Jouve a trouvé un juste-milieu, c?est d?y aller sans armes.

Les petits gamins ont bien ri en lisant sur le Courrier : enliassage pour enlaçage.

Nous connaissons à présent le sténographe que, depuis quelque temps on voit au conseil des prud?hommes. C?est un rédacteur du Courrier. Mais qui le payera ? Pauvre budget !

Si l?Echo est de la basse presse, le Courrier est bien de la presse basse.

Tous les grands hommes ont des surnoms. On dit Alexandre-le-Grand, Scipion l?Africain, etc. ; de quoi se plaignent donc ces Messieurs ? La postérité dira, grâce [8.2]à nous, G....n l?irascible, R....d l?emporté, G?t l?opiniâtre, etc.

MM. Rocheford et Vougy disent qu?il y avait des agens de police dans une salle dépendante du bureau du Courrier. Ça les étonne !

Nous pensons que si des agens de police se sont cachés dans une salle à côté du bureau du Courrier, c?était de crainte qu?on crut qu?ils étaient des rédacteurs.

Le Courrier de Lyon va remplacer les séances de la chambre des députés par celles du conseil des prud?hommes.

Le Courrier-Goujon ne peut suffire aux demandes d?abonnement des ouvriers.

On signe en ce moment une pétition dans les bureaux du Courrier pour demander la suppression du mois de novembre.

Si le Courrier-Goujon est aussi fort sur l?industrie que le Courrier-Jouve sur la politique nous entendrons de jolies choses.

A en croire le Courrier de Lyon, il n?y aurait parmi les négocians aucun prud?homme.

M. F. G.....t fait savoir à tous et à un chacun qu?il est prêt à rendre raison à ceux qui voudront venir les uns après les autres. Quel crâne !

Pour rendre raison il faudrait en avoir.

 

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