L'Echo de la Fabrique : 17 février 1833 - Numéro 7

 RÉCLAMATIONSi.

M. Chardonnait nous adresse une lettre par laquelle il se plaint des manières fallacieuses employées envers lui par Messieurs Sandier et Tholozan, lesquels, pour l’engager à leur monter un métier, lui donnèrent une disposition de robes, dite courant, et lui marquèrent le prix à 90 c. Lorsqu’il reçut la pièce et la trame, l’une se composait de deux rouleaux, et la trame quadrillait par trois et un las. Cette différence de travail a été estimée valoir 1 fr. 50 c. par les membres experts du conseil des prud’hommes. Le sieur Chardonnait croit donc de son devoir d’instruire ses confrères et de les avertir de ne point se fier aux prix écrits sur les livres de cette maison ; puisqu’avant la décision du conseil, elle lui avait offert une augmentation de 25 c. par aune au-dessus du prix marqué sur son livre, dans le but évident de pouvoir induire en erreur les ouvriers qui pourraient de nouveau fabriquer cet article, en ne le leur payant, comme un prix d’usage, que le prix de 1 fr. au lieu de celui de 1 fr. 50 c. estimé. Il se plaint encore de la manière dont MM. Sandier et Tholozan ont exécuté le jugement du conseil. Ils n’ont voulu porter que comme bonification le supplément de prix qu’ils ont été condamnés à payer.

M. Daverede nous écrit pour nous observer que nous avons eu tort, dans notre note insérée au bas de la lettre de MM. Crozier et Poton (Voy. l’Echo, n° 5) de féliciter ces négocians de leur résolution de payer le laçage des cartons lorsque tous leurs confrères en feront autant. Ce chef d’atelier nous observe qu’il n’y aura pas alors un grand mérite à le faire.

M. Manarat se plaint que MM. Pellin et Bertrand l’ont menacé de mettre à bas tous ses métiers les uns après les autres, 1° parce qu’il a exigé les tirelles et le laçage des cartons qui lui sont dus ; 2° parce qu’il les a fait appeler au conseil des prud’hommes. Ces mêmes négocians ne veulent porter sur son livre ce qu’ils ont été condamnés à lui payer qu’à titre de bonifications.

M. Vachet nous écrit aussi pour se plaindre de la conduite de M. Aubert, commis de la maison David et [2.2]Danguin, à laquelle il rend toute justice. Il expose que sans la justice de MM. les prud’hommes il aurait été victime du défaut d’ordre ou de l’infidélité de ce commis ; il aurait été obligé de sacrifier ses façons pour payer un solde de 1055 grammes, lequel ne résulte que d’une certaine quantité de trame prise chez lui par le sieur Aubert, et que ce dernier désavouait, et d’autres erreurs dont il aurait l’habitude.

Notes de fin littérales:

i Dans ces diverses réclamations nous ne sommes que l’organe des chefs d’ateliers qui s’adressent à nous, et dont nous sommes obligés d’adoucir plus d’une fois le langage et la forme de leurs lettres. Nous invitons ceux qu’elles concernent à les démentir immédiatement, nous insérerons leurs explications, et nous les prions de nous les faire parvenir de bonne heure pour qu’elles puissent être insérées dans le N° suivant.

 

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