L'Echo de la Fabrique : 3 mars 1833 - Numéro 9

 

Au Rédacteur,

Monsieur,

Je crois remplir un devoir, dans ce moment où il est question de MM. Pellin et Bertrand, en vous rendant compte d?une décision rendue par MM. Gamot et Falconnet, prud?hommes délégués. J?assistais dernièrement le sieur Charbonnier (qui, ne sachant pas lire, était contraint d?avoir recours à un tiers pour expliquer sa réclamation. Il était en solde de matières indigènes, parce que ces messieurs ne lui avaient pas alloué un déchet suffisant, et avaient refusé de recevoir le papier sur lequel la matière est filée. Après avoir fait défaut, ils firent appeler le sieur Charbonnier, lui diminuèrent une partie de son solde (la moitié environ du poids des papiers-fuseaux) ; le sieur Charbonnier fut donc obligé de les traduire de nouveau au conseil, afin de se faire rendre une justice entière. Les sieurs Pellin et Bertrand furent condamnés à recevoir tous les fuseaux, et à porter le déchet à raison de 45 gr. par kilogr. Mais nonobstant cela, la faible somme qui revenait au sieur Charbonnier ne fut portée sur son livre que sous le titre de bonification. Comme ces messieurs écrivent seuls sur les livres, ils écrivent ce qu?ils veulent, mais doivent-ils dire qu?ils sont généreux, qu?ils font des bonifications, tandis qu?ils ne payent que ce à quoi ils sont condamnés, et après qu?ils ont été appelés devant le conseil ?

Meurget.

 

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