L'Echo de la Fabrique : 25 décembre 1831 - Numéro 9

AVIS AUX CHEFS D’ATELIERS ET AUX OUVRIERS EN SOIERIE.

Nous devons signaler à ceux dont nous avons été et serons les zélés et constans défenseurs, un moyen tout récemment employé par MM. les négocians pour tromper [4.1]leur crédulité et leur bonne foi, et les mettre par-là en opposition évidente à la connaissance de leurs véritables intérêts et des abus sans nombre, pour ne pas nous servir d'une autre expression peut-être plus convenable, dont ils sont tous les jours les malheureuses victimes.

Plusieurs agens ou commis de quelques maisons de commerces, en ronde pour la visite journalière de leurs métiers, après s'être assurés que les maîtres ou les ouvriers qu’ils occupent sont abonnés à l’Echo de la Fabrique, ou seulement lecteurs de ce journal, les menacent, dans leur impudeur, de ne leur plus fournir de travail s'ils continuent à recevoir ou lire une feuille qui ne tend qu'à mettre la désunion entre deux classes inséparables par leurs intérêts réciproques.

Or, nous le demandons, nous en appelons à la bonne foi de tous nos lecteurs : Où est la provocation à la désunion ? Et si parfois ils rencontrent quelques passages un peu acerbes, ne sont-ils pas toujours que trop motivés, et ne laissent-ils pas voir de suite d'où est partie la première flèchei ?

Nous espérons que MM. les chefs d'ateliers et ouvriers feront justice de cette escobarderie de nouvelle espèce. Au reste, nous croyons toute recommandation superflue de notre part ; chefs d'ateliers et ouvriers, tous comprennent suffisamment leurs intérêts pour ne pas laisser exclusivement le droit de les prendre et de les discuter à ceux qui, à chaque minute de chaque jour, ne rêvent que les moyens de les rendre de plus en plus malheureux. La conduite de quelques-uns, depuis nos jours de malheurs, en est une preuve des plus authentiques !

Notes de fin littérales:

i Nous nous dispenserons de citer quelques noms de négocians qui sont venus à notre bureau déclamer contre les abus existans dans la fabrique, faire l’éloge du journal et s’y abonner, et qui dehors tiennent le langage que nous venons de rapporter.

 

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