L'Echo de la Fabrique : 11 août 1833 - Numéro 32

BOUTADE
Sur les fêtes de Juillet

iAir : Allons, enfans de la patrie.

Quels sons joyeux, quels cris de guerre
Unissent leurs bruyans concerts ?
Le fer a-t-il rougi la terre ?
Le plomb sillonne-t-il les airs ? (bis.)
Quoi ! la sublime marseillaise,
Le glorieux Chant du Départ,
Lorsque pâlit notre étendard,
Quand meurt la liberté française !
Silence, ô citoyens ; trêve à ces nobles chants ;
Sur vous (bis) domine encor le sceptre des tyrans.

Des héros chers à la patrie
Rêvaient pour elle un sort plus beau ;
Leur jeune valeur est trahie :
Vivans on les plonge au tombeau (bis.)
En France une Napolitaine
Relève un drapeau détesté :
Libre, elle nargue avec fierté
Votre justice souveraine.
Silence, ô citoyens ; etc.

Sous sa férule despotique
L’arbitraire courbe vos fronts,
Et votre courage civique
Expire au milieu des affronts. (bis.)
Une indifférence fatale
A tout présage vous rend sourds ;
Vous laissez d’insolentes tours
Menacer votre capitale.
Silence, ô citoyens ; etc.

La muse de la république
Enfanta ces hymnes sacrés ;
Mais sa voix est trop héroïque
Pour des enfans dégénérés. (bis.)
Aux peuples amis sur qui pèse
Le joug d’horribles oppresseurs,
Montrez-vous en libérateurs…
Et vous direz la Marseillaise !
Silence, ô citoyens ; etc.

Amédée Roussillac.

Notes de fin littérales:

i Chantée le 4 de ce mois04 août 1833 au banquet du Caveau Lyonnais.

 

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