L'Echo de la Fabrique : 6 octobre 1833 - Numéro 40

Encore un Duel.

Par suite d’un article injurieux et mensonger, inséré dans l’un des numéros du Courrier de Lyon, une rencontre a eu lieu ces jours derniers entre le gérant de cette feuille et M. Bigaut, président du banquet offert à M. garnier-pagès, à son passage à St-Etienne. – Deux coups de pistolet ont été échangés et M. Jouve a été blessé au bras.

Maintenant il paraît vrai que M. Jouve, absent lors de l’insertion de cet article, après en avoir pris connaissance, et par suite du premier traité fait entre lui et le digne représentant des patriotes stéphanois, l’aurait hautement désavoué d’abord, et rétracté ensuite, s’il n’eût trouvé empêchement, dit-on, dans la commission de surveillance. A cet égard, les faits accomplis ne nous permettent aucun doute, – Ainsi, il est donc vrai que le gérant du Courrier de Lyon, violenté dans sa conscience, dans son droit, a du subir toutes les conséquences d’un acte qui n’était pas le sien, et ces conséquences c’était un DUEL ! puis la MORT, peut-être !… Oh ! quelle somme de lâcheté pour ceux qui ont consommé cet atroce brigandage… Et M. Jouve sait-il enfin de quels hommes il est à la fois l’interprète et le bouclier ?

Pour rendre justice à cet écrivain, nous devons le dire : en cette circonstance comme en d’autres, il a montré du courage, beaucoup plus qu’il n’en faut pour être le gérant du Courrier de Lyon.

C’est, et ces messieurs ont raison de le dire, c’est le nom d’un SPADASSIN qu’il faut maintenant faut pour mettre au bas de cette feuille ; c’est son épée qu’il faut surtout pour 1e soutien de leurs continuelles et lâches calomnies. Oui, c’est un SPADASSIN qu’il faut à ces hommes qui savent si bien ménager leur courage ! C’est un SPADASSIN qu’il faut pour mettre en contact avec leur commission de surveillance, que nous appellerons, nous, commission d’ASSASSINS ! si les faits qui lui sont imputés sont vrais.

 

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