L'Echo de la Fabrique : 1 janvier 1832 - Numéro 10

M. le maire de Lyon, ayant été sollicité pour accorder la permission de crier et vendre dans les rues de cette ville la justification de M. Du Molart, extraite de divers journaux de Paris, a refusé son autorisation, en alléguant que cette justification de l'ex-premier magistrat de notre département n'était propre qu'à rallumer l'incendie. Or, nous demandons à toute personne franche et loyale, où se trouve, dans la défense de M. Du Molart, le germe prétendu d'incendie ? Est-ce que la vérité mise à nu et dévoilée au grand jour ferait peur à M. Prunelle ? Un magistrat quelconque, comme aussi le dernier des administrés, n'ont-ils pas le même intérêt à la connaître tout entière ? Si M. le maire se trouvait sous le poids d'une accusation semblable, relativement à sa gestion administrative, ne serait-il pas satisfait de recourir aux moyens qu'il refuse à l'honneur attaqué d'un premier fonctionnaire dont il a été à même, plus que tout autre, d'apprécier la noblesse, la générosité, le patriotisme, et par-dessus tout, les dangers imminens qu'il a encourus par sa sagesse et sa fermeté ? M. Prunelle devrait se rappeler qu'on n'a pas eu besoin de solliciter son autorisation pour débiter dans les rues certain Extrait de Courrier de l'Ain, adressé aux amis de l'ordre et de l’industrie, sur les événemens de Lyon ; on l'a distribué gratis, à la mairie, aux crieurs publics, pour le répandre avec profusion. Cet imprimé, qui est plutôt pour induire en erreur la population que pour l'éclairer sur ce qui s'est passé, n'est qu'un mensonge publié. L'imposture aujourd'hui serait donc seule permise au grand jour, et la vérité forcée de se cacher dans l'ombre !...

 

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