L'Echo de la Fabrique : 20 octobre 1833 - Numéro 42

Au Même.

Monsieur .

Veuille insérer dans votre estimable journal toute la satisfaction qu?ont éprouvée les habitans de la Croix-Rousse, à la lecture de l?arrêté de M. le maire de cette commune, qui défend les jeux de hasard qui, l?année dernière, pullulaient sur la place publique et donnaient à nos enfans un scandaleux spectacle d?immoralité, et à nos ouvriers la pernicieuse occasion d?anéantir le produit d?un travail de plusieurs mois peut-être ! Honneur au magistrat qui comprend ses devoirs, et qui s?occupe avec une vigilance toute paternelle des intérêts de ses administrés. Si quelque chose cependant les a choqués, c?est ce contraste frappant que leur offrait encore l?existence du bureau de loterie que le gouvernement né des barricades devrait bien anéantir à tout jamais.

Après avoir fait l?éloge mérité de nos administrateurs, qu?il nous soit permis aussi de déverser le blâme sur ceux qui le méritent ; et que M. Prunelle, maire de Lyon, et M. Prat, commissaire central, veuillent bien nous dire pourquoi on souffre, dans un des cafés des Célestins, un jeu de loto où l?on perçoit sur les enjeux 25 p. % par cinq minutes, ce qui fait à peu près 300 p. % par heure. Quel contraste et quelle immoralité !

Agréez, etc.

ferrière, Chef d?atelier à la Croix-Rousse.

 

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