L'Echo de la Fabrique : 15 décembre 1833 - Numéro 50

 

Nouvelles.

Dans la nuit de lundi à mardi, un violent incendie s’est manifesté dans une maison située au haut de la montée du Garillan. Les secours ont été fort lents, aussi le petit nombre de citoyens qui sont accourus a-t-il suffi à peine pour former une chaîne qui pût traverser ce quartier privé d’eau et venir puiser dans la Saône. Malgré le bruit que devait causer cet affreux désastre, les habitans du quartier St-Jean sont restés ensevelis dans le plus profond sommeil ; aussi l’incendie n’a-t-il été que faiblement combattu. La maison, au rez-de-chaussée de laquelle le feu s’était manifesté, a été entièrement consumée ; les maisons voisines cependant ont été heureusement garanties. On élève à [8.1]douze le nombre des ménages des prolétaires que ce funeste événement a ruinés.

Le pont Seguin est à peu près achevé. L’épreuve à laquelle il a été soumis, et qui était plus forte que celle exigée par les clauses de la concession, n’a servi qu’à prouver sa complète solidité. MM. les ingénieurs du département en vont mourir de dépit ! – On s’occupe maintenant à achever les chapiteaux des colonnes qui portent les longues chaînes auxquelles le pont est suspendu. Bientôt, sans doute, on les surmontera des aigles de bronze qui doivent les orner, et donner à ce monument admirable le dernier cachet de l’élégance. Cependant, quelques contestations qui existent encore entre M. Jules Seguin et l’administration, empêchent que le passage ne soit, quant à présent, livré au public.

M. berbrugger, disciple de Fourier, donnera trois séances publiques et gratuites ; la première a eu lieu vendredi 13, et les autres auront lieu lundi 16 et mercredi 18 décembre, à 8 heures précises du soir, dans la salle de la Loterie, près la barrière St-Clair.
Ces réunions ont pour but de compléter les développemens que M. Berbrugger a déjà donnés dans la salle de la Bourse, d’appuyer sur des preuves historiques la valeur du système de réforme industrielle, et de démontrer l’influence que l’école phalanstérienne est appelée à exercer sur les destinées sociales.
On n’entrera qu’avec des billets que M. Berbrugger (place St-Michel, n° 2) remettra aux personnes qui en feront la demande.

Vendredi 13 décembre a paru la première livraison de l’exposition du système de Fourier, telle qu’elle a été faite en septembre dernier par M. Berbrugger. L’ouvrage sera complet en 4 livraisons du prix de 50 c. chacune. On les trouvera chez M. Babeuf, rue St-Dominique, et à la salle de la Loterie.

M. Granier a été forcé de repartir précipitamment pour sa prison de Clairvaux. Il s’est mis en route samedi matin. – On lui a très positivement refusé une nouvelle prolongation de séjour.

L’affaire des troubles de Loyasse, dans laquelle se trouvaient compromis les honorables citoyens Vincent, Thiou et Tiphaine, a été jugée hier samedi.
Un verdict d’acquittement a été prononcé et accueilli par les plus vifs applaudissemens de tout l’auditoire.

L’empressement du public à visiter l’exposition des tableaux au musée du Palais St-Pierre, et l’empressement des amateurs aux jours réservés, ont décidé l’administration municipale, dans l’intérêt de MM. les artistes, et sur la demande de M. le conservateur du Musée, à prolonger cette exposition jusqu’au 31 décembre inclusivement.
Le Conservateur du Musée,
thierriat.

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique