L'Echo de la Fabrique : 2 mars 1834 - Numéro 61

L’association des Mutuellistes a reçu, par l’entremise du Courrier de Lyon, une lettre de M. le baron Charles dupin1, à laquelle l’association répondra dans notre prochain numéro. L’insertion de cette réponse, dans le Courrier de Lyon, sera demandée à MM. les administrateurs de ce journal.

Notes de base de page numériques:

1. Charles Dupin va publier ce texte en brochure, Aux chefs d’ateliers composant l’association des mutuellistes lyonnais. Elle paraît à Lyon chez l’imprimeur J.-M. Boursy peu après la grève de février. Dans cette brochure, celui qui signe le professeur des ouvriers explique aux chefs d’ateliers qu’ils ont commis une erreur de calcul politique en s’alliant, dans le cadre des associations secrètes, avec le « pauvre ouvrier canut, ne sachant ni lire ni écrire, n’ayant jamais fait usage de ses facultés intellectuelles que pour pousser avec égalité sa navette de gauche à droite et de droite à gauche », et, surtout, avec le républicain. Les républicains, manipulateurs et niveleurs, complotent à la disparition d’une industrie de luxe telle que celle de la soie. Surtout, ils ne peuvent tolérer le moindre écart de niveau social. Or, sitôt éliminés les négociants, véritable aristocratie de la Fabrique, ces républicains n’auront de cesse d’éliminer les chefs d’ateliers qu’ils assimileront alors, selon Dupin, à « l’infâme juste-milieu de la fabrication ». Ainsi le mouvement enclenché par les chefs d’ateliers mutuellistes se retournera contre eux : « Eh bien ! juste-milieu lyonnais, vous périrez sous la logique de la spoliation si vous ne respectez pas les droits, la propriété, l’industrie de la classe des fabricants capitalistes contre lesquels vous vous coalisez » (p. 2 et 6-7).

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique