L'Echo de la Fabrique : 11 décembre 1833 - Numéro 12

Monsieur,

L?éloge que vous avez fait de ma conduite, concernant la rectification de l?erreur commise par l?administration, relativement au remplacement partiel des prud?hommes chefs d?atelier, ne m?est pas dû, puisque le fait qui y donne lieu et auquel j?ai, il est vrai, concouru de tout mon pouvoir, appartient à mon collègue, M. Dumas, qui, le premier, m?a tiré du sommeil où j?avais été plongé, quelques jours avant la publication de l?arrêté de la préfecture, par un autre de mes collègues qui, interprétant trop légèrement l?ordonnance royale, parvint à me dissuader de mon premier avis sur cette ordonnance, lequel consistait à la croire seulement modificatrice, et non réorganisatrice ; d?où je pensais que le tirage au sort qu?elle prescrivait n?était destiné qu?à établir l?ordre de service, et non l?ordre de sortie. Aussi, à une lecture plus réfléchie, j?ai de suite témoigné à M. Dumas que je partageais son avis, et je me suis, sans hésiter, associé à ses louables démarches par un acte revêtu de ma signature.

Agréez les témoignages de ma considération distinguée.

charnier.

Ce décembre 1833.

Note du Gérant. Le collègue dont M. Charnier parle, comme l?ayant plongé dans un sommeil dont la vigilance de M. Dumas l?a heureusement tiré, est M. Labory. Ce prud?homme avait, en effet, le plus grand intérêt à ne pas courir les chances d?un tirage au sort ; mais il ne réfléchissait pas que si on adoptait son commentaire, il serait le dernier sortant, et par conséquent, outre-passerait de beaucoup le temps légal des fonctions de prud?homme. Nous nous proposions de l?en faire souvenir, si le sort n?était venu nous éviter cette peine. (Voy. ci après Cons. des prud?h.)

 

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