L'Echo de la Fabrique : 1 janvier 1834 - Numéro 18

Au Rédacteur.

Monsieur,

En réponse à la lettre de M. Matrot, qui s’est cru offensé de ce que je l’ai cité comme faisant partie d’un comité pour la fixation des tâches, cela ne m’étonne pas ; lorsqu’on a commis des erreurs on ne veut pas les avouer.

En démentant le fait de sa coopération au tarif des tâches, M. Matrot ne dément pas le fait principal ; il ne saurait le nier, car j’ai vu ce tarif illégal entre les mains de plusieurs personnes. Toutes ont nommé M. Matrot comme faisant partie du comité, toutes ont déclaré être soumises à son influence. Dans une entrevue que j’eus avec M. Matrot, [3.1]il fut question de ce réglement de tâches, et alors il ne niait pas le fait ; pourquoi vient-il donc le démentir aujourd’hui, et après 15 jours de réflexions ? Est-ce parce que cette fixation arbitraire a été couverte d’une unanime réprobation, que ni le conseil, ni le comité, ne veulent maintenant s’en reconnaître les auteurs ? Quelle preuve M. Matrot veut-il que je lui cite, si ce n’est qu’un exemplaire de ce tarif était entre les mains de M. Bourdon, lorsqu’il est venu chez moi avec M. le président. M. Matrot sait bien que je n’ai pas à ma disposition les procès-verbaux de la formation de ce comité.

Il est bon aussi que le public sache qu’avant de vous écrire, M. Matrot est venu chez moi, accompagné de M. Dumas, pour me menacer et me provoquer, disant que je l’avais attaqué dans son honneur, et qu’il lui fallait une réparation. Je dois donc répondre à M. Matrot que sa susceptibilité sur le point d’honneur n’est pas concevable ; je ne crois pas que ce soit un déshonneur d’être mutuelliste, non plus que de faire partie d’un comité quelconque. Je n’ai donc point de réparation a donner à M. Matrot, car je ne l’ai pas offensé.

En me plaignant de la conduite arbitraire de M. le président, il m’était bien permis de dévoiler les causes qui ont produit son erreur, erreur dont je suis assez la victime pour avoir acquis le droit de me plaindre.

Dailly, Fabricant, rue Bouteille.

 

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