L'Echo de la Fabrique : 7 décembre 1834 - Numéro 12

AUX FEMMES DE LA CLASSE OUVRIÈRE.

[3.1]M. Marleix, rue Clermont, N° 28, offre d’occuper de suite toutes les femmes capables de bien confectionner des cols.

Nous insérons avec empressement cet avis qui peut être utile à quelques-uns, et nous en ferons autant et gratis pour tous ceux de nature à intéresser la classe ouvrière.

Cet avis nous suggère quelques réflexions que nous croyons devoir soumettre à nos lecteurs.

Les femmes de la classe ouvrière ne savent comment employer leurs loisirs forcés. Elles n’ont plus d’état à elles, propre, et leurs travaux, lorsqu’elles en ont, sont rétribués à un prix si tellement modique, qu’il leur est impossible de suffire avec, à leur existence, Quelle en est la cause ? La concurrence que leur font des dames riches, ou du moins qui peuvent se passer de travailler pour vivre. Ces Dames ne travaillant que pour s’occuper, disent-elles, par amour-propre, ont avili les salaires. C’est une concurrence impie. N’est-il pas honteux que, pour se procurer des colifichets, des parures, et mille autres riens agréables, des femmes enlèvent, à de pauvres malheureuses ouvrières, la faculté de vivre ? N’est-ce pas là une véritable spoliation, une espèce d’assassinat ?

 

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