L'Echo de la Fabrique : 5 avril 1835 - Numéro 14

La lettre suivante nous est parvenue trop tard pour avoir place dans notre dernier numéro.

AU REDACTEUR.

Dans votre compte-rendu de la séance du conseil des prud’hommes du 19 mars, vous avez fait une grave erreur, (nous la croyons involontaire) en faisant dire au sieur Vincent ce qu’il n’a pas dit lui-même ; vous nous représentez comme étant les débiteurs de ce chef d’atelier pour la façon de deux pièces. Il y a erreur complète.

Sa réclamation est une demande en remboursement, 1° d’une action souscrite dans notre société et dont la valeur est de 25 fr. ; 2° d’une somme de 14 fr., provenant de cotisations payées par lui à la même société et réglées par les articles de son contrat, lequel fixe à cinq ans la durée de chaque action ; de telle sorte que ce n’est que le premier janvier 1839que le sieur Vincent sera recevable à faire la demande qu’il faite aujourd’hui, si toutefois la société ne l’a pas, dans son intérêt, remboursé auparavant.

Nous sommes d’autant plus étonnés d’avoir été appelés dans une cause semblable, que nous pouvions être demandeurs envers ce sociétaire qui nous tient depuis plusieurs mois à découvert d’une certaine quantité de marchandises, sans aucune raison plausible.

Mais il y a plus, et c’est lui qui vous l’apprend, le remboursement de tout ce qu’il a mis dans la société lui a été offert par un des sociétaires, nommé Gautier, à la condition que le sieur Vincent rendrait ses comptes ; cela n’est-il pas de toute justice, et ce dernier peut-il rester le détenteur de ce qui ne lui appartient pas, sans se rendre coupable d’un abus de confiance. Il doit à notre modération que les tribunaux n’aient déjà sévi contre lui pour ce fait.

Veuillez, monsieur le rédacteur, faire connaître dans votre prochain numéro ces explications que tout le monde peut vérifier.

Agréez l’assurance de notre considération,

Les gérans de la Maison-Centrale,

BONNARD, CHARPINE et Cie.

 

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