L'Echo de la Fabrique : 31 mai 1835 - Numéro 23

VARIÉTÉS.

(Suite, v. 1835, n° 1).

[4.2]Art nautique. M. Stebeker, ancien capitaine, proscrit par Louis XVIII, a inventé un moyen de passer les rivières sans le secours d’aucun moyen de transport. Un modèle a été fait, il est simple, léger et solide ; il est à porté de chaque soldat. Un corps d’armée entière peut s’en pourvoir en quelques heures. Les armes seules suffisent pour l’établir promptement. V. la Tribune 19 mars 1835.

Bibliographie. On vient de trouver dans la bibliothèque d’Avranches le manuscrit du célèbre Abailard1, sic et non, qui fut condamné en 1140 au concile de Sens. M. Cousin est chargé d’en surveiller l’impression.

Idem. La chanson, il pleut, il pleut bergère, est du célèbre Camille Desmoulins.

Chirurgie. M. Hérisson a inventé un instrument auquel il a donné le nom de sphygmomètre, et qui traduit à l’œil l’action du pouls. – M. Paul garnier, horloger, a réclamé le mérite de cette invention.

Grammaire. Nous voudrions voir passer dans l’usage ordinaire de la conversation un mot que M. Chateaubriand a créé pour peindre le sentiment de pitié que l’on éprouve pour les malheurs de ses semblables. Ce mot encore peu connu est compatissance.

Histoire. On lit dans le n. 61 de l’Écho de la Fabrique (2 mars 1834), une notice sur Gaspard Hauser, dont l’existence et la fin tragique ont préoccupé long-temps l’Allemagne. Voici l’inscription mise sur sa tombe : Hic jacet Gasparum Hauser, enigma sui temporis, ignota nativitas, occulta mors 1834. (Ci-git Gaspard Hauser, qui fut une énigme dans son temps ; sa naissance fut inconnue, et sa mort un mystère, 1834).

Marine. M. Villerey a trouvé un moyen d’empêcher les vaisseaux de périr en mer.

Philologie. Don Jérôme feuillant de Lyon, prétend que le mot latin cadaver, d’où l’on a tiré celui français cadavre, vient de caro data vermibus (chair donnée aux vers). Si non ervero è ben trovato.

Stéréotypie Métallurgique. On désigne sous ce nom, en Amérique, un procédé nouveau pour transporter les caractères d’impression d’un livre sur la surface de planches métalliques de même dimension. Voici cette méthode : On prend deux plaques de fer très doux, on les presse parfaitement et l’on donne à une de leurs surfaces un poli très fin et très brillant, de manière qu’étant placées l’une sur l’autre, elles sont en contact immédiat. On humecte alors deux feuilles d’un livre et on les applique sur la surface polie de chaque planche, on interpose une ou deux feuilles de papier de soie. Les deux planches métalliques sont alors posées l’une sur l’autre du côté poli. On chauffe modérément sur un feu clair ; on les place ensuite sous une presse à vis et l’on donne une forte pression. En séparant ensuite les planches et en enlevant le papier avec précaution, on trouve que les caractères sont distinctement transposées sur les deux faces polies des planches métalliques. Ensuite, on mouille légèrement la surface des planches avec de l’acide sulfurique ou nitrique étendu dans de l’eau, et par ce moyen, le métal se trouve creusé dans toutes les parties non recouvertes par l’encre : les planches ainsi formées peuvent être converties en acier par le procédé de Perkins, et donnent 20 ou 30,000 exemplaires de la feuille transportée. The Americ. journal of Sciences, n° 20.

Notes de base de page numériques:

1 Référence ici au Sic et non (1123) du théologien et philosophe Pierre Abélard (1079-1142) dont les Ouvrages inédits seront édités en 1836 par Victor Cousin.

 

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