L'Echo de la Fabrique : 1 avril 1832 - Numéro 23

BIOGRAPHIE.1

Nos lecteurs nous sauront gré de l'esquisse biographique que nous allons donner de deux braves qui ont pris une part active à notre expédition d?Ancône, le capitaine de vaisseau Gallois, et le colonel Combes.

M. Gallois entra dans la marine, comme aspirant, en 1806 ; il monta un des premiers sur la brèche au siége du Diamant, à la Martinique, qui fut enlevé d'assaut par les marins de l'escadre sous les ordres de l'amiral Villeneuve ; il y fut grièvement blessé. Au combat de Trafalgar, M. Gallois se distingua par sa bravoure, et il fut admis le corps des marins de la garde impériale en qualité de lieutenant de vaisseau. Il a fait toutes les grandes campagnes de Napoléon jusqu'en 1814. Il prit part ensuite à toutes nos affaires maritimes, et ses services l'ont élevé au grade de capitaine de vaisseau. C'est à ce titre qu'il commandait, au bombardement d'Alger, la frégate la Bellone, qui se plaça le plus près des batteries de l'ennemi, et dont la belle attaque fut mise à l'ordre du jour.

[5.1]M. Combes, neveu du célèbre conventionnel Sieyes, entra dans les rangs de l'armée comme simple soldat ; il assista à toutes les grandes batailles de l'empire, et obtint, par son courage, le grade de capitaine de la vieille-garde, et suivit, à ce titre, Napoléon à l'île d'Elbe. M. Combes combattit à Waterloo comme chef de bataillon de la même garde. Après nos revers, il partagea le sort des proscrits de 1815, et demeura long-temps aux Etats-Unis d'Amérique. Rentré en France, il prit une part active à la révolution de juillet ; et, après les événemens de Lyon, le Roi le nomma colonel du 66e de ligne.

Le colonel Combes est doué d'une bravoure à toute épreuve et d'une rare énergie ; c'est un homme enfin tel que Napoléon les aimait.2

Notes de base de page numériques:

1 L?auteur de ce texte est Antoine Vidal d?après la Table de L?Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).
2 Même si, dans les mois à venir, la référence républicaine va se faire de plus en plus présente et explicite, pour les journalistes de L?Echo de la Fabrique républicanisme et bonapartisme vont rester, dans nombre de cas, pratiquement synonymes. En août 1832, Marius Chastaing faisant l?éloge de C. A. Prieur Duvernois et de Pierre Daumesnil les qualifie de « nobles débris de la république et de l?empire » (L?Echo de la Fabrique, 26 août 1832), et quelques mois plus tard commentant le nouveau recueil de Béranger il le décrit comme « acquis au parti républicain, héritier naturel de tous les hommes énergiques du parti napoléoniste » (L?Echo de la Fabrique, 17 février 1833).

 

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