L'Echo de la Fabrique : 20 mai 1832 - Numéro 30

Nous lisons les passages suivans dans le Courrier de Lyon du 13 mai :

« Nous pensons que dans une cause entre un fabricant et un ouvrier, qui présente quelque doute, quelqu’équivoque, il doit y avoir préférence pour les intérêts du dernier, toutes choses paraissant égales d’ailleurs, sous le rapport de la bonne foi.

S’il n’a pas été convenu, par écrit ou de toute autre manière, qu’un ouvrier serait chargé de l’enlaçage des cartons de dessin pour une étoffe façonnée, cette dépense doit être supportée par le fabricant.

Lorsqu’un chef d’atelier a fait des frais pour établir la fabrication d’un article nouveau, suivant la disposition donnée par une maison de fabrique, et qu’il n’y a aucune convention particulière à cet égard, si le métier ainsi monté ne tisse qu’un nombre d’aunes insuffisant pour indemniser l’ouvrier, indépendamment du produit de son travail journalier, il faut qu’une partie de ces frais retombe à la charge du fabricant, qui seul doit être passible de ses erreurs ou de ses essais.

Si le prix de façon d’une étoffe n’a pas été réglé d’avance entre le chef d’atelier et le fabricant, en cas de contestation, le conseil des prud’hommes doit le fixer lui-même, conformément à celui qui est payé par les premières maisons de fabrique, d’après des indications prises au moment du jugement. »

[4.2]C’est bien ! très-bien ! Messieurs du Courrier de Lyon ! Nous voilà parfaitement d’accord. La seule différence qui existe entre nous, c’est que notre feuille ne déroge jamais de ses principes, et que la vôtre ressemble tant soit peu à certain embellissement mobile que l’on place au-dessus d’un pavillon… Aujourd’hui vous convenez des abus qui existent dans la fabrique, vous voulez que le conseil des prud’hommes les fasse disparaître. Dans votre N° du 10 mai, vous disiez le contraire, et vous vouliez faire de ce conseil une réunion d’automates. Pour Dieu ! nous vous en prions ! comme vous ne dites pas deux fois la même chose, mettez un jour une bande rouge et un jour une bande noire à votre feuille, et dites à quelle marque nous reconnaîtrons le vrai Courrier de Lyon.

 

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