L'Echo de la Fabrique : 2 septembre 1832 - Numéro 45LITTÉRATURE.L’auteur du De profundis des trois jours, pièce de vers d’un mérite supérieur, que nous avons signalée dans un de nos derniers numéros, a bien voulu nous ouvrir son portefeuille. Dans l’intérêt de nos lecteurs nous y puiserons souvent. Ce jeune homme a un véritable talent poètique ; Nous offrons au public pour en juger, les stances qui suivent, adressées à l’immortel Béranger. Ce poète aimable a encouragé notre jeune auteur à poursuivre la carrière des Delavigne1, des Lamartine, etc. Les convenances nous empêchent de publier la lettre qu’il a adressée à M. Roussillac. Il fait beau voir le poète aurela tendre la main à son émule. a béranger. Air : d’Octavie. O Béranger, le peuple te demande Dis ses exploits dans la triple journée, Toi seul pourrais à de chères victimes [8.1]Toi seul pourrais du héros des Deux-Mondes Ta muse alors silencieuse et sage Tu jugeais bien nos roués politiques, Mais aujourd’hui que l’affreux hypocrite En grands acteurs Paris est bien fertile, Un vaste champ d’ignoble ridicule … Au pilori de ta lyre magique Non, tu ne peux sur les maux de la France, De ton génie une seule étincelle Amédée roussillac. Notes de base de page numériques:1 Il s’agit de Casimir Delavigne (1793-1843), poète et auteur dramatique français, d’esprit libéral, bibliothécaire au Palais-Royal au début de la Monarchie de Juillet. Jouée en 1832, sa tragédie en 5 actes, Louis XI fut à l’époque un grand succès. Notes de fin littérales:i Deux caricatures charmantes ont été faites sur Figaro vendu. Dans la première intitulée : Revanche du bousingot, un jeune homme menace Figaro en lui disant : ah ! si jamais volée de bois vert ! Dans la seconde dont le titre ne nous revient pas, on voit Figaro gros, gras, joufflu ; et le comte Amalviva lui dit : comme te voilà changé, Figaro mon ami ! Figaro répond : que voulez-vous monseigneur ? la misère ! (Note du Rédacteur.) ii Il y a dans ce vers une pensée magnifique ; en effet, que Figaro ou un autre intrigant trompe, c’est son métier ; on pouvait être en garde ; mais que le bon homme Bartholo soit lui-même le trompeur et fasse les autres ses dupes, ah ! c’est trop fort pour le coup ! (idem.) |