L'Echo de la Fabrique : 4 août 1833 - Numéro 31

Littérature.

[5.1]Depuis environ deux ans la Parisienne est généralement proscrite à raison d’un seul couplet.1 Cette défaveur ne saurait durer plus long-temps ; un jeune poète a imaginé de donner une variante qui s’adapte parfaitement au chant de Casimir Delavigne ; nous espérons que cette variante admise, la Parisienne, digne fille de la Marseillaise, continuera d’embellir le recueil de nos chansons nationales et patriotiques, et de récréer nos soirées et nos jours de fête.

Voici le couplet à substituer à l’ancien :

Que le double éclat dont tu brilles,
Juillet soit la terreur des rois ;
Ah ! si relevant les bastilles,
Jamais ils menaçaient nos droits,
Dans nos cœurs gardant la mémoire,
Des grands jours qui font notre gloire,
En avant, marchons !
Contre leurs canons ;
A travers le fer, le feu des bataillons
Courons à la victoire !

Notes de base de page numériques:

1 Composée par le poète français Jean-François Delavigne (1793-1843) à la demande de Louis-Philippe dès le lendemain de Juillet 1830, La Parisienne était un hymne à la gloire du peuple tombé lors des Trois Glorieuses. Le chant devait supplanter La Marseillaise. Mais en 1832, les deux chants, considérés comme trop contestataires, seront interdits par le régime qui tentera de leur substituer La Française, hymne composé par Rousselon. Delavigne est alors, avec Béranger, l’une des références de L’Écho de la Fabrique. Il est le témoin des anciens engagements des libéraux, à la fin de la Restauration, contre l’arbitraire royal. La Ferrandinière, l’un des chants de ralliement des canuts, adopta l’air du chant de Delavigne et en copia l’entame du refrain.

 

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