L'Echo de la Fabrique : 19 janvier 1834 - Numéro 55

 

Nouvelles Diverses.

Une pétition adressée aux députés de la France, ayant pour objet de faire cesser le bannissement de la famille toute française de l’empereur Napoléon, est déposée dans les bureaux de l’Edilité parisienne1, rue Laffitte, n° 19, pour recevoir les signatures des personnes (de toute classe) qui ont conservé le souvenir des services rendus au pays par le chef de cette famille, et qui gémissent de participer par leur silence à une grande injustice. Les bureaux seront ouverts tous les jours de 10 heures à 4.
C’est le général Bertrand2 qui s’est chargé, dit-on, de déposer la proposition tendant à demander le rappel de [8.1]la loi qui bannit les membres de la famille Bonaparte. On cite MM. Bérenger, Vial, Mauguin, Salverte, Cormenin, comme devant la soutenir.
(Le Temps.)

– Les étudians de l’Ecole de Droit de Poitiers ont envoyé l’adresse suivante à Mes Michel de Bourges, Dupont et Pinard :
« La jeunesse française a de tout temps applaudi au talent et à l’indépendance ; elle remercie vivement les défenseurs des vingt-sept accusés des émotions brûlantes qu’ont réveillées chez elles leurs énergiques paroles.
« Elle espère que le souvenir d’un réquisitoire haineux se perpétuera comme un monument éternel de la jalousie d’une magistrature qui se venge d’une victoire arrachée à de stériles efforts. Eloquence, grandeur d’âme, force de caractère, tout est là… Défenseurs, parez-vous de la vengeance du pouvoir ! Déjà la France a jugé vos juges. La jeunesse des écoles a foi dans son avenir ; elle aussi croit être un jour appelée à défendre, à faire vibrer les cœurs par les accens mâles de la vérité. Fière de marcher sous la bannière d’hommes libres, elle félicite ces athlètes du barreau de lui avoir tracé un bel exemple, de lui avoir découvert l’indépendance de l’avocat, dépositaire de l’honneur d’hommes injustement persécutés.
« Honneur aux avocats français ! le jugement du peuple est sans appel. S’il flétrit à jamais les traîtres, il rendra justice aux martyrs de la liberté. »
(Patriote du Puy-de-Dôme.)

– Le budget de 1835, qui sera incessamment présenté à la chambre des députés, s’élève, pour les recettes, à 997 millions.
Et pour les dépenses, à un milliard 64 millions.
Pour combler le déficit, il sera ouvert un emprunt de 70 millions.
Les causes principales de ce déficit sont :
L’organisation de la réserve, six millions ;
La formation d’un nouveau corps de gendarmerie dans les départemens de l’Ouest, 2 millions 500 mille francs.
Plus, une augmentation de dépenses du ministère de la guerre de 11 millions, etc., etc.
Ainsi, pour 1835, le fonds de l’amortissement, les contributions indirectes seront maintenus, et toutes les améliorations financières promises, et qu’on était en droit d’attendre de la révolution de juillet, seront encore ajournées.
(National.)

Notes de base de page numériques:

1. Il s’agit ici probablement de L’Édile de Paris. Journal des propriétaires, publié en 1833-1834.
2. Général Henri-Gatien Bertrand (1773-1844).

 

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