Connais-tu ce pays ?
Goèthe.
Vous n’avez jamais vu le ciel de ma patrie,
Que les anges de Dieu peignirent de leurs mains ;
Sa voûte qui, d’azur et d’étoiles fleurie,
Semble un royal manteau de mondes souverains ?
Et mon ciel, il est bleu comme un œil plein de larmes :
Il pleure sa rosée avec ses rayons d’or,
A la jeune feuillée, aux branches des vieux charmes,
Aux toisons de la nue, à l’aile du condor,
Ah ! c’est là que mon cœur, si pauvre d’espérance,
Aime à rêver l’amour qui nous fait tant rêver !
Là, le bonheur descend aux ames en souffrance ;
Le voile des douleurs s’y laisse soulever.