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3 juin 1832 - Numéro 32
 
 

 



 
 
    
LYON.

[1.1]Discours prononcé à S. A. R. M. le duc d’Orléans par le Président du Conseil des Prud’hommes.

« Monseigneur,

Les membres composant le conseil des prud’hommes, fabricans et chefs d’ateliers, ne sont pas les moins empressés à vous présenter leurs hommages respectueux. Ils ont à vous témoigner leur reconnaissance de l’intérêt particulier que vous avez montré pour cette institution, si nécessaire au maintien de l’ordre et de la discipline de nos fabriques. A peine la nouvelle organisation que vous-même aviez pris le soin de combiner est-elle en activité, que déjà nous reconnaissons la sagesse de vos prévisions. Nous continuerons l’œuvre de nos prédécesseurs ; mais notre institution étant devenue plus forte, nous devons, pour les égaler, faire plus qu’eux. Il nous sera permis de faire connaître au gouvernement les améliorations que réclame notre fabrique, soit dans la répartition des impôts de localité, soit dans les rapports du commerce en général. Pour donner à l’industrie, qui porte si loin la réputation de notre cité, tout l’essor de son puissant génie, pour qu’elle puisse lutter avantageusement avec les rivalités étrangères, il faut que l’ouvrier laborieux et intelligent puisse vivre et travailler à bon marché ; il faut que le fabricant, produisant beaucoup pour gagner peu, soit encouragé dans ses entreprises par l’appât que lui offrent tous les marchés de l’univers. Tels sont nos premiers besoins, Monseigneur ; nous vous les exposons comme à notre protecteur-né ; puisse le gouvernement de votre auguste père en sentir l’importance, et nous osons vous demander, Monseigneur, d’être notre interprète auprès de lui.

Prince, est-il besoin de vous dire que si des circonstances difficiles apportaient quelques désordres dans la [1.2]classe ouvrière, notre influence toute pacifique ne s’emploiera jamais qu’au maintien de l’ordre ; convaincus que nous sommes, que si l’ordre et la paix ne suffisent pas toujours pour faire fleurir le commerce, ils sont les moyens les plus sûrs de rendre plus prompt et plus profitable le retour de la prospérité. »

Le Prince a répondu :

« Qu’il agréait les sentimens que lui exprimait le conseil des prud’hommes, qu’il voyait avec plaisir que l’harmonie était heureusement rétablie entre les habitans d’une cité qui, dans des classes différentes, s’occupaient de la même industrie ; qu’il appuyerait avec empressement toute demande faite d’une manière légale au gouvernement par l’industrie lyonnaise, et qu’il seconderait les améliorations qui lui sembleraient nécessaires. »

 

 

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