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3 juin 1832 - Numéro 32
 
 

 



 
 
    

Nous pensons, comme Mgr le duc d’Orléans, que l’alliance politique de la France et de l’Angleterre est assurée ; mais pour qu’elle soit durable, il lui faut d’autres bases que la sympathie et la conformité des principes ; car rien n’est plus variable. L’alliance intime, basée sur les intérêts matériels de commerce et d’industrie, d’échange enfin, voilà la véritable alliance, celle qui, lorsqu’elle sera cimentée par d’innombrables relations de peuple à peuple, de ville à ville, d’individu à individu, rendra toutes les guerres impossibles et assurera l’association intime des deux grandes nations.

Pour arriver à cette alliance, il faut changer de route, il faut quitter la voie pourrie du système continental où nous croupissons encore, il faut entrer dans la large voie de la liberté et de la réciprocité ; il faut arriver à comprendre que pour beaucoup vendre il faut beaucoup acheter. Tant que nous ne donnerons pas à l’Angleterre les moyens d’échanger ses produits contre les nôtres, c’est-à-dire de payer ce qu’elle achètera chez nous, nos relations resteront insignifiantes.

Nos ports sans mouvement, nos forges, nos filatures, nos terres, nos manufactures donnant, malgré la protection par la prohibition, plutôt perte que bénifice, attestent que nous faisons fausse route.

Mais comment en changer, ceux qui tiennent le gouvernail et la boussole, ainsi que les hommes qui manœuvrent le vaisseau avec eux, ont tous des intérêts directs ou indirects au maintien des prohibitions et des monopoles !

Espérons que le duc d’Orléans, qui est jeune, généreux, sans préjugés, saura user de son influence pour faire enfin triompher l’intérêt général des avides et rétrogrades efforts de l’intérêt particulier, qui, sous prétexte d’appuyer le gouvernement, finirait par l’étouffer ou le déconsidérer.

 

 

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