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24 juin 1832 - Numéro 35
 
 

 



 
 
    
ENSEIGNEMENT NATIONAL.1

ecoles spéciales de commerce et d’industrie.

Une révolution complète s’est opérée dans l’enseignement. Les vieilles méthodes ont été abandonnées, reconnues impuissantes pour les besoins du siècle. Aujourd’hui qu’on sent ce besoin d’instruction, source de bonheur pour toutes les classes, on cherche tous les moyens pour arriver au but où doit tendre toute méthode d’apprendre beaucoup et en peu de temps. Nous pouvons affirmer que les directeurs de l’Enseignement national sont arrivés à ce point. Et les essais dont nous avons été les témoins ne nous ont laissé aucun doute sur l’excellence de la méthode qu’ils se proposent de suivre.

Le 14 juin a eu lieu l’installation des Ecoles par une séance d’ouverture, dans une des salles de la maison centrale, place Sathonnay. La réunion était nombreuse et brillante. M. E. Beaune a ouvert la séance par un discours remarquable par la beauté des pensées et par les [7.2]vues profondes sur l’enseignement. Après ce discours, M. Jaswinski a donné quelques notions sur sa méthode, et a fait travailler ses élèves. Nous avons vu un enfant de 12 ans, interrogé sur la chronologie, répondre à toutes les questions sur l’année des règnes des empereurs romains et de tous les souverains de l’Europe ; sur les papes contemporains et sur les principaux faits de ces règnes.

Nous avons vu un autre élève aussi jeune, et qui n’a que cinq mois d’étude, traduire Phèdre et Horace, et répondre à toutes les questions sur ces deux poètes.

Nous n’avons pas besoin de citer d’autres exemples pour prouver la bonté et la rapidité de la méthode de M. Jaswinski ; elle ne peut manquer de succès avec des professeurs aussi éclairés que ses collègues.

Voulant joindre la philantropie à l’utilité de leur établissement, les directeurs de l’Enseignement national se proposent d’admettre gratuitement dans leurs maisons d’éducation un cinquième de leurs élèves. Nos concitoyens leur en sauront gré, et les dédommageront en s’empressant de placer leurs enfans dans leurs écoles, où ils trouveront une instruction sûre et rapide.

conditions de l’admission.

On ne recevra dans les établissement de l’Ecole spéciale de commerce et d’industrie que des enfans au-dessus de huit ans, et possédant les élémens de lecture et d’écriture.

Le prix mensuel, payable d’avance, est de 15 francs pour les études du 1er degré, de 20 francs pour les cours du 2e degré, de 25 francs pour ceux du 3e degré. On traitera de gré à gré avec les personnes qui ne voudraient suivre que des cours isolés, de même que pour le prix de la pension et de la demi-pension.

Les établissemens actuels sont situés, le premier, place Sathonnay, n° 30, au 1er ; le second, rue Buisson,  10, au 3e. Ils seront ouverts depuis huit heures du matin jusqu’à une heure, et depuis trois heures après-midi jusqu’à six heures du soir.

Les élèves qui désireront être admis aux cours, doivent se faire inscrire place Sathonnay, n° 30, pavillon du Jardin des Plantes, n° 4, au 1er, chez M. Baune, et rue Buisson,  10, au 3e, chez M. Jaswinski.

Nota. Sur la demande des personnes que leur âge et leur volonté empêcheraient de fréquenter l’établissement pendant les classes, des cours spéciaux des matières énoncées, seront ouverts dans les établissemens depuis six heures jusqu’à dix heures du soir.

Notes (ENSEIGNEMENT NATIONAL.)
1 Il s’agit probablement d’écoles d’apprentissage qui se sont développées avec la disparition progressive de la formation traditionnelle chez un patron. Partout en France, les sociétés industrielles, les chambres de commerce ou les municipalités fondèrent de telles écoles, dont La Martinière à Lyon. Référence : A. Prost, Histoire de l’enseignement en France 1800-1967, Paris, A. Colin, 1968, p. 305-310.

 

 

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