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8 juillet 1832 - Numéro 37
 
 

 



 
 
    

La bienfaisance fut toujours une vertu dans tous les temps pratiquée par les Lyonnais1, et l’on peut dire avec raison qu’elle ne le fut jamais tant que de nos jours. Il reste pourtant des malheureux que l’on semble oublier, ce sont les victimes de novembre, les blessés et les veuves. Les sommes recueillies en leur faveur leur ont été distribuées depuis long-temps, de sorte qu’il ne reste plus rien pour les soulager, et plusieurs sont infirmes pour le reste de leur vie. C’est en faveur de ces derniers qu’une souscription a été ouverte chez le sieur Germain, cafetier vis-à-vis le Jardin des Plantes, par des chefs d’ateliers qu’commencèrent par verser leur souscription, qu’ils remirent entre les mains du cafetier, en le priant de solliciter ses habitués de coopérer à cet acte de bienfaisance.

Déjà un premier versement de vingt francs a été fait à deux blessés. Cette souscription à laquelle coopéreront sans doute toutes les personnes amies de l’humanité, sera close fin juillet. Les sommes versées sont inscrites sur un registre, tenu par le sieur Germain ; toutes les personnes qui auront souscrit pourront prendre connaissance du montant des sommes et de leur emploi.

De semblables souscriptions devraient être faites dans les divers quartiers où il existe des blessés, et nous engageons les chefs d’atelier et les cafetiers qui reçoivent notre feuille à en ouvrir de semblables, et à suivre l’exemple de leurs confrères du quartier des Chartreux. Il y aurait de l’ingratitude à laisser souffrir des malheureux ; quel que soit le motif qui a pu leur mettre les [7.1]armes à la main, nous ne devons pas oublier qu’ils sont nos frères. Il n’en sera pas ainsi, la bienfaisance est inépuisable chez les Lyonnais ; nous enregistrerons dans nos colonnes les souscriptions qui seront ouvertes en faveur de ces malheureuses victimes

F......t.

Notes (La bienfaisance fut toujours une vertu dans tous...)
1 L’auteur de ce texte est Joachim Falconnet d’après la Table de L’Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).

 

 

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