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22 juillet 1832 - Numéro 39
 
 

 



 
 
    

de l?urgence de donner de l?eau à la ville de lyon.1

M. A. S. dans ses considérations sur les eaux publiques de Lyoni, regarde avec raison comme un impôt prélevé sur les classes laborieuses le temps qu?elles sont obligées d?employer pour s?en procurer, il porte cet impôt à 379,600 fr. par an.

Nous croyons devoir signaler à l?autorité l?état dans lequel se trouvent les puits, pompes et fontaines des quartiers élevés, et des côtes qui les avoisinent et y conduisent.

L?eau de la fontaine de la place Sathonay coule si doucement que les personnes qui vont en chercher sont obligées d?attendre leur tour pendant une heure ; la fontaine du bas de la côte des Carmélites ne donne pas 40 litres d?eau par heure ; celles de la rue Vieille-Monnaie et de la cour du Soleil sont dans le même état, et au premier jour aucune ne donnera de l?eau. La pompe de la rue Tholozan est dans le même état. A la Croix-Rousse, les puits n?ont presque plus d?eau, et le peu que l?on en tire est de mauvaise qualité. Ainsi, pour avoir de l?eau il faut perdre aujourd?hui 2 heures par voyage, et chaque ménage en économisant l?eau n?en peut consommer moins de deux voyages ou quatre seaux, ce qui fait une dépense de quatre heures par jour, et demain l?eau venant généralement à manquer dans ces quartiers, la moitié de la ville sera forcée d?aller chercher de l?eau au Rhône et perdra, avec beaucoup de peine, un temps bien précieux.

En ce moment les chaleurs sont excessives et peuvent durer encore long-temps ; l?administration doit donc, dès aujourd?hui, songer à pourvoir d?eau les quartiers qui en sont privés : rien ne doit l?arrêter ; il y a urgence !

Nous croyons, en attendant l?exécution des projets soumis, que nous ne pouvons ni ne voulons juger, devoir proposer un moyen. Ce moyen le plus simple et le plus facile, à notre avis, pour procurer facilement et en abondance de l?eau, serait de faire comme [6.1]cela se pratique à Paris, passer dans toutes les rues où l?eau manque, et au moins trois fois par jour, des voitures chargées d?un tonneau rempli d?eau potable, qui serait distribuée à cinq centimes le voyage. Ce mode de distribution couvrirait certainement les frais qu?il occasionneraitii.

Ce moyen de donner de l?eau aurait encore un grand avantage dans le cas où un incendie viendrait à éclater dans les quartiers élevés qui manquent d?eau. Les hommes qui seraient chargés d?en distribuer, devant être à la disposition de l?autorité, fourniraient en peu de temps l?eau nécessaire pour alimenter les pompes à incendie.

Nous croyons que M. le maire ne peut se refuser à former de suite une entreprise semblable, dont les avantages sont inappréciables et le besoin urgent.

F.......t.

Notes (de l?urgence de donner de l?eau à la ville...)
1 L?auteur de ce texte est Joachim Falconnet d?après la Table de L?Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).

 

 

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