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5 août 1832 - Numéro 41
 
 

 



 
 
    

piquage d’once. - nécéssité d’y remédieri.1

La question vitale du moment est celle des améliorations à apporter à notre fabrique, soit dans les rapports du chef d’atelier avec le fabricant, soit dans ceux de ce dernier avec les autres états qui concourrent à la fabrication des étoffes de soie. Le piquage d’once est le fléau de notre fabrique : c’est lui qui a engendré la première et la plus dangereuse des concurrences, celle que les fabricans se font entr’eux. Partout il est la cause du malaise général ; c’est à lui qu’il faut attribuer en grande partie la baisse du salaire de l’ouvrier tisseur. C’est donc à remédier à cet abus ou pour mieux dire à ce vol qu’on aurait dû tourner les idées des économistes lyonnais. Loin de là, on n’a pas daigné s’en occuper ; en vain quelques bons citoyens ont proposé des moyens plus ou moins sûrs, aucun n’a encore été mis en usage ni même essayé. Il y a plus de six mois, par exemple, qu’un procédé pour empêcher la soustraction des soies à la teinture, a été présenté par M. Arnaud ; déjà plusieurs fabricans y avaient souscrit, une commission était nommée pour vérifier la bonté de ce procédé que son auteur présentait comme infaillible. Cette commission n’a pu décider oui ou non, elle s’est dissoute… En attaquant le piquage d’once à la teinture, c’est certainement l’attaquer dans sa base, dans sa racine : tout le monde a intérêt à le réprimer ; personne n’oserait s’avouer coupable de ce délit, mais tout observateur a pu faire la remarque que ce sont les petits fabricans sur qui pèse le soupçon, qui crient le plus contre lui, mais qui, par compensation, sont toujours opposés, lorsqu’il faut entrer dans la voie réelle de la répression. Leur seul but, en criant au voleur, est de faire en sorte de n’être pas reconnus. Il vaudrait mieux augmenter le prix de la teinture, si cela est nécessaire, [2.2]que de souffrir une soustraction de matières aussi préjudiciable et immorale. Nous croyons donc devoir rappeler l’attention sur le procédé du sieur Arnaud, nous pensons qu’il peut atteindre le but désiré.

F.......t.

Note du Rédacteur. Nous engageons MM. les prud’hommes, et en général tous les hommes philantropes qui s’occupent d’industrie et d’économie sociale, à vouloir bien déposer dans notre journal le fruit de leurs travaux.

Notes (piquage d’once. - nécéssité d’y remédier...)
1 L’auteur de ce texte est Joachim Falconnet d’après la Table de L’Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).

 

 

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