Le conseil des prud’hommes, sur l’invitation de son honorable président, a nommé une commission de quelques membres, auxquels s’est joint M. Dognin, ancien membre, pour rédiger une pétition qui a été adressée à M. le Ministre du commerce, pour lui exposer les vœux, non-seulement du conseil, mais ceux des fabricans et des ouvriers, sur la crainte que la libre exportation de nos mécaniques et métiers de tulles, seulement assujettis à la sortie de la frontière à un droit de douane de 2 1/2 pour cent, ne finit par nous ravir notre supériorité, en nous enlevant, non-seulement nos mécanismes connus, mais pouvant, avec la même facilité à l’avenir, nous enlever également nos nouveaux procédés de fabrications, et nos nouvelles découvertes aussitôt qu’elles seraient écloses. Cette pétition a été signée par tous les membres du conseil qui a cru devoir faire cette démarche, en l’absence de la chambre de commerce qui n’est pas encore installée ; elle a été remise à M. le Préfet, qui a bien voulu se charger de la faire parvenir à sa destination.
On ne peut qu’applaudir au zèle qu’a mis le conseil dans cette occasion, et nous lui savons gré d’avoir émis son opinion, qui se trouve entièrement conforme à la nôtre, et à celle de la masse des maîtres-ouvriers. Nous avons aussi lieu d’espérer que nos honorables députés appuyeront auprès de M. le Ministre, notre demande sur les mesures protectrices de notre industrie, et qu’ils nous donneront ainsi un gage de l’intérêt qu’ils prennent à sa conservation et à la prospérité de notre ville.