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30 septembre 1832 - Numéro 49
 
 

 



 
 
    

Nous n’avons pu, vu l’abondance des matières, insérer dans notre numéro précédent la lettre suivante :

AU RÉDACTEUR.

Monsieur,

Assigné à comparaître à la barre du conseil des prud’hommes de jeudi 20 septembre, le sieur Dumoulin, ma partie adverse, demanda que les marchandises que j’ai reçues de la manufacture du baron de Rostaing, pour les faire fabriquer, fussent déposées au greffe du conseil. Je voulais faire observer à M. le président que je ne pouvais me dessaisir de ce qui faisait ma garantie, vu la mauvaise foi du sieur Dumoulin, qui refuse de me payer le salaire qui m’a été promis, sans qu’il ne déposât également au greffe ce qui m’est dû. Cette affaire devait être conciliée par M. Riboud, qui ne le put, le sieur Dumoulin refusant de produire ma correspondance avec le baron de Rostaing. Eh bien ! ce que l’on aura de la peine à croire, c’est qu’il me fut impossible de me faire entendre ; M. le président statua, sans consulter ses collégues, et apparemment sans avoir compris l’affaire, puisqu’il n’a pas voulu m’entendre ; il m’imposa trois fois silence en s’emportant d’une manière épouvantable, qui a scandalisé l’auditoire. Sur son ordre, l’huissier me repoussa de la barre.

De semblables procédés à mon égard, et les prévenances qu’on a eues pour ma partie adverse, ne prouvent-ils pas jusqu’à l’évidence que je suis, dans l’esprit de ces messieurs, condamné à l’avance.

Je livre de pareils actes de violence aux réflexions du public.

Agréez, etc.

f. gouje.

 

 

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