AU MÊME.
Lyon, le 27 septembre 1832.
Monsieur,
Dimanche passé, M. le commissaire Remy s’est transporté à notre domicile, avec une ordonnance du juge d’instruction, a mis les scellés sur nos livres et nos papiers, alléguant que notre délit était de tenir des réunions saint-simoniennes.
Je concevrais, jusqu’à un certain point, que l’on nous empêchât de prêcher nos théories, mais je ne comprends pas que l’on nous empêche d’instruire gratis le peuple, à moins de voir en cela l’acte providentiel qui déconsidèrera le pouvoir à notre profit ; car quelles que soient les persécutions que l’on nous suscite, nous continuerons avec calme mais avec courage.
Je remercie hautement ici M. le commissaire de l’aménité avec laquelle il a rempli ses fonctions.
Agréez, etc.
cognat.
P. S. Tous ceux qui voudront connaître la religion saint-simonienne n’ont qu’à rassembler chez eux dix-neuf personnes et adresser leurs demandes rue Casati, n° 1 ; on leur enverra toujours un enseignant. La religion saint-simonienne ne fait acception ni de rang social, ni d’opinions politiques.