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21 octobre 1832 - Numéro 52
 
 

 



 
 
    
 AU RÉDACTEUR.

Monsieur,

Je crois devoir, dans l?intérêt de notre industrie, signaler à la vindicte publique la maison de commerce Gauthier et Cuchet, qui vient depuis quelques jours (sans doute pour braver les ouvriers et le conseil des prud?hommes), d?afficher dans ses magasins, un avis ainsi conçu :

MM. les maîtres ouvriers sont prévenus, qu?à dater du 1er octobre, il ne leur sera accordé que moitié déchet, vu que le crêpe-zéphir se traite comme le crêpe de Chine.

Ce ne saurait être par erreur que ces [3.2]Messieurs prétendraient avoir le droit de diminuer le déchet sur cet article, ce dont jusqu?ici nous n?avions pas d?exemple : c?est donc une bravade que je ne sais comment qualifier.

Je crois donc devoir avertir mes confrères, que ces Messieurs n?ont pas le droit de faire une retenue semblable, que cela ne s?est jamais fait, et que d?ailleurs, il serait de toute impossibilité de n?être pas en solde.

B. JACOB.

Note du Rédacteur. ? Honneur à M. Jacob ! Que tous les chefs d?atelier l?imitent, et bientôt les abus disparaîtront. Un négociant, peut, avec ses confrères, faire telles conventions que bon lui semble ; la loi les protège, mais il n?y a pas de convention entre le négociant et l?ouvrier qui ne puisse être résiliée par le conseil des prud?hommes, tuteur des intérêts de la classe ouvrière. Le déchet ordinaire est de 30 grammes, aucune convention ne peut le diminuer. Honte à ceux qui se soumettraient à l?arbitraire.

 

 

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