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28 octobre 1832 - Numéro 53
 
 

 



 
 
    
LITTÉRATURE.

Nous croyons devoir profiter de la réunion qu’a fait naître l’anniversaire de la fondation de l’Echo de la Fabrique, pour offrir à nos lecteurs une pièce inédite de feu Antoine Vidal, son premier rédacteur en chef. Nous leur rappelons en même temps que MM. Chastaing et Falconnet ont ouvert, chez eux et au bureau de l’Echo, une souscription pour la publication de ses œuvres complètes en 1 v. in-8, laquelle sera fermée le 15 décembre prochain. Il ne sera tiré des exemplaires que pour les souscripteurs.

Méditation Religieuse.

Ruisseau qui baignes cette rive,
Qui te perds, à mes yeux, dans cette immensité,
Je crois voir, dans ton flot, mon ame fugitive
Qui vole vers l’éternité.

Ainsi que la feuille qui tombe
Sur les bords du torrent ou dans ces bois épais,
Mon corps, mon faible corps descendra dans la tombe,
Pour ne reparaître jamais !

Jamais ?… Et cette ame si belle,
Quand je la tiens de Dieu, qui peut me la ravir ?
Je dois à la nature un corps formé par elle,
Mais mon être est divin il ne doit point mourir !

Dieu ne m’eût donc créé que pour tant de misère ?
Un jour dans le néant tout serait confondu ?
Eh ! que suis-je après tout sur cette pauvre terre ?
J’ai trente ans et j’ai trop vécu.

Non, tout ne mourra point. Le croire est un blasphème :
L’avenir ! l’avenir me récompensera ;
Et sans doute qu’un jour, sur le sein de Dieu même,
Ma tête se reposera.

a. vidal.

 

 

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