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25 novembre 1832 - Numéro 57
 
 

 



 
 
    
 AU RÉDACTEUR.

Lyon, 18 novembre 1832.

Monsieur,

Ayant fait dans votre journal une lecture assidue des divers articles que vous y avez insérés, touchant l’adoption d’un mot générique, pour désigner la classe ouvrière qui fabrique les étoffes de soie. Peut-être n’est-il pas aussi indifférent qu’on le pense dans l’intérêt des arts, de craindre de remplacer celui qui existe maintenant [5.2](celui de cannu) par un autre moins expressif et peut-être moins significatif, que la suite des temps, ainsi que celui ci-dessus, peut faire tomber dans une sorte de dépréciation par un mépris mal fondé, dicté par l’égoïsme ou un sot orgueil.

En conséquence, Monsieur le rédacteur, si vous jugez à propos d’insérer, dans vos colonnes, de nouvelles observations sur ce sujet, je prendrai la liberté de vous soumettre celles qu’un travail de statistique sur une partie de cette contrée m’a mis à même de faire ; en ce cas j’examinerai, dans un ou plusieurs articles, 1° l’importance de l’étymologie des noms collectifs généraux et partitifs ; 2° je donnerai un aperçu des noms génériques qui désignent les objets dont on se sert dans les fabrications des étoffes de soie ; 3° l’origine et l’étymologie du nom de Cannu : les différens changemens et variations qu’il a subi, ainsi que l’idiôme particulier qui, jusqu’à la révolution française, a été celui de cette classe de la population lyonnaise.

Agréez, etc.

BEAULIEU,
Professeur de français.

 

 

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