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2 décembre 1832 - Numéro 58
 
 

 



 
 
    
 A Me AUGIER, AVOCAT.1

Avocats ! Médecins ! il est vrai de dire qu?on vous trouve en majorité sur le chemin de l?honneur et de la liberté ! Cela console et soutient la classe prolétaire. ? l?Echo n° 21, Vichard, etc.

Notre clameur de haro n?a pas été perdue. Nous savions bien que les avocats, défenseurs habituels de leurs concitoyens, ne souffriraient pas qu?un tribunal, quel qu?il fût, se mît au dessus de la loi. Notre attente est remplie, nous n?espérions pas moins. La presse avait fait son devoir ; après avoir parcouru toutes ses limites, elle avait jeté un cri d?impuissance? Vous vous êtes présenté, Me Augier, fort de votre caractère, de votre droit incontestable, de la gravité de la cause, du v?u de toute une population, de celui des huit prud?hommes qui représentent la classe ouvrière? Vous avez noblement accepté un combat singulier avec l?arbitraire : l?arbitraire sera vaincu? Maintenant ce n?est plus notre affaire ; c?est la vôtre, Me Augier : vous et vos confrères êtes personnellement intéresses dans ce débat ; car on nous a dit que vous étiez tous solidaires? Me Augier, est-ce par ignorance de la loi ? est-ce par révolte contre elle que vous vous êtes présenté pour plaider devant le conseil des prud?hommes ? Dites ! un homme public doit compte de ses démarches? D?autres sont dans le cas de vous imiter? les auriez-vous induits en erreur ?? Vous vous devez à vous-même, vous devez à vos collégues, vous devez à la société la justification complette de votre conduite? Tant pis, si elle ne peut se faire qu?aux dépens de ceux qui ont refusé de vous entendre ! de vous entendre même sur [1.2]la question de savoir s?ils avaient le droit de refuser.

Vous ne souffrirez pas, dans l?intérêt public, que le droit sacré de la défense ait été impunément violé dans votre personne. Vous ne déserterez pas la noble cause de la justice.

Avocat ! la cause est grave : cent mille justiciables du conseil des prud?hommes vous attendent ; une tribune vous est ouverte dans notre journal. Jamais vous n?eûtes plus belle cause ni plus nombreux auditoire !

Notes ( A Me AUGIER, AVOCAT.)
1 L?auteur de ce texte est Marius Chastaing, d?après la Table de L?Écho de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).

 

 

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