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24 février 1833 - Numéro 8
 
 

 



 
 
    
Le Courrier de Lyon

ET LE CONSEIL DES PRUD?HOMMES.

[5.2]Depuis quelque temps le Courrier de Lyon a imaginé de rendre compte des séances du conseil des prud?hommes, sous le titre de Jurisprudence, etc. C?est une peine dont il ferait mieux de s?abstenir ; car quels sont les chefs d?atelier qui lisent même gratis la feuille du juste-milieu, le journal thuriféraire de M. Fulchiron et consors? et comme si ce n?était pas assez de ce titre de réprobation au sein d?une population encore palpitante du souvenir de Garnier-Pagès, le Courrier-Jouve a pris pour doublure M. Goujon, auquel l?antipathie que les ouvriers ont pour lui rend actuellement impossible la faculté de faire du bien lors même qu?il en aurait envie.

Pour l?édification de nos lecteurs, nous allons leur raconter la manière dont le Courrier s?acquitte de la tâche qu?il a bénévolement entreprise, Goujon aidant. D?abord il ne cite aucun nom, en sorte que l?un des buts que le législateur s?est proposé en ordonnant la publicité des audiences se trouve complètement annulé. Ensuite il a bien soin de gazer les torts des fabricans, et de présenter la cause de ces derniers sous le jour le plus favorable. Dans son dernier compte-rendu ; il a fait mieux il a supprimé l?affaire du sieur Dubel à raison du blâme public encouru par ce négociant, il ne l?a ajouté que dans le numéro suivant, toujours en ne le désignant que par l?initiale D.... Cette insertion tardive confirme ce que nous avançons de sa répugnance à signaler les méfaits des négocians. Certain que l?Echo relèverait cet acte de partialité, il a voulu éviter ce reproche, mais on sait ce qu?on doit penser en général de ces oublis, de ces retards, de ces omissions faites par l?imprimeur, etc. La bonne foi du Courrier est chose connue d?ailleurs.

 

 

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