Croix-Rousse, 7 mars 1833.
Monsieur,
Vous avez été mal informé des faits insérés dans votre feuille du 24 février, sous le titre de Dialogue entre le commissaire de police et un ouvrier en soie de la Croix-Rousse. Ces faits sont entièrement faux. Voici la seule circonstance qui puisse se rapporter à cet article.
Le 31 janvier dernier un nommé Crutly, ouvrier en soie, demeurant à la Croix-Rousse, montée Rey, n° 5, a été arrêté par le caporal du poste de la mairie pour avoir insulté la sentinelle. Appelé sur les lieux, j’ai reçu la déclaration du caporal el j’ai fait conduire à la salle d’arrêt provisoire ledit Crutly qui, du reste, paraissait ivre.
Les renseignemens obtenus sur cet individu ayant été satisfaisant, il fut relâché dès le lendemain matin.
Ce n’est donc point au café et parce qu’il était au café, que son arrestation a eu lieu. Cette explication suffit pour prouver que le dialogue dont il s’agit est controuvé.
Je vous prie, M. le rédacteur, d’insérer cette rectification dans votre prochain N°.
Agréez, etc.
Le commissaire de police,
S. Wael.
Note du rédacteur. – Nous faisons droit à la réclamation de M. le commissaire de police de la Croix-Rousse, mais nous lui ferons observer qu’il y a discordance complète entre lui et le sieur Crutly. Ce dernier nous a certifié la vérité de ce dialogue. À ces messieurs le débat.