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17 mars 1833 - Numéro 11
 
 

 



 
 
    
 Littérature.
Prométhéides.

La 2e livraison de cette intéressante revue du salon de peinture, dont l’ouverture a eu lieu le 1er de ce mois, à Paris, vient de paraître ; elle a pour titre : Puissance des Arts. Nous pensons faire plaisir à nos lecteurs en extrayant le passage suivant, qui montre dans son auteur du talent et du patriotisme.

L’aigle avait succombé. L’éperon des esclaves
Pouvait à Mont-St-Jean heurter le front des braves !
Bourmont, heureux Judas, complimentait Louis ;
Et d’encre pour sa cause, inondant le pays,
Guizot, Châteaubriand, Don Quichottes grotesques,
Sortaient triomphateurs des bagages ludesques ;
Le Moscovite enfin dominait dans Paris !
Soudain l’effroi public s’augmente de ces cris :
« Slaves ! sapons le Louvre et brûlons ses merveilles,
Il ne faut pas qu’un jour on crie à nos oreilles,
L’Europe a pris son chef, ses armes et son or,
Et par les arts la France est sa maîtresse encore !
A l’œuvre !!! » – Ils préludaient ! L’italique rivage
Fulmina son véto sur cet exploit sauvage.
Rome qui n’ose plus fouler le basilic,
Rome qui des agnus voit baisser le trafic,
Qui doit aux Raphael, aux Guide, aux Michel-Ange,
Le renom qu’elle garde et le pain qu’elle mange,
S’émut, plaida, mentit, fit tant qu’elle enleva,
Tout ce que put lorgner l’emballeur Canova.
Un jour peut-être… Chut ! l’espoir vit de silence,
Ils avaient prétendu vandaliser la France,
Les rois !

[6.2]C’est que les rois par Dieu sont tous aveugles-nés,
Leurs guerriers des crétins aux organes bornés,
Serfs d’esclaves titrés, bétail de race humaine,
Par couple mis à prix à l’encan du domaine,
Que pouvaient-ils chez nous ? Contempler notre essor,
Dans le calme hébété qui les mène à la mort.

 

 

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