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5 mai 1833 - Numéro 18
 
 

 



 
 
    
AU RÉDACTEUR.

Monsieur,

J’ai lu avec plaisir le passage suivant dans votre dernier numéro : « La justice ne cessera d’être une illusion pour la majeure partie de nous, que lorsqu’un gouvernement ami du peuple établira des défenseurs d’office chargés de poursuivre gratuitement la réparation des injures qui auraient été faites au pauvre, etc. » Cela me rappelle qu’un jour causant avec un avocat de notre ville, je lui citai une ancienne institution dont le dictionnaire des Sciences fait mention au mot défenseur. Il existait, lui disais-je, des défenseurs du peuple, plus anciennement nommés défenseurs des pauvres. Cet avocat me répondit qu’aujourd’hui cette institution existait encore à Nîmes, et que ce défenseur d’office recevait deux mille francs par an du conseil municipal, restant libre de plaider pour d’autres cliens. Cela m’a fait [3.2]faire un triste retour sur notre situation. Que l’on compare la ville de Nîmes à celle de Lyon, où le pauvre, au lieu d’avoir l’avantage d’être défendu gratis, ne jouit pas seulement du droit de se faire assister en payant devant le conseil des prud’hommes.

Je profite de cette occasion pour vous féliciter de tout ce que vous avez fait en faveur de la libre défense, et quoique vos efforts n’aient pas été couronnés du succès, agréez les témoignages de la reconnaissance d’un de ceux qui espèrent au triomphe de ce principe, par la raison que la justice doit un jour triompher.

J’ai l’honneur, etc.

Charnier, prud’homme.

 

 

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