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26 mai 1833 - Numéro 21
 
 

 



 
 
    
 

INSTALLATION

du conseil des prud’hommes.

Cette cérémonie, qui avait eu lieu l’année passée en public et sous les auspices de M. le préfet, a été faite le vendredi 24 de ce mois, à huis-clos, sous la présidence de M. Goujon, délégué par M. le préfet pour recevoir le serment des membres entrans.

M. Riboud a été nommé président, et M. Putinier continué dans la vice-présidence.

[3.1]Trois négocians ont donné leur démission1 : MM. Bender, Briollet et Clément Reyre.

Nous reviendrons sur cette installation, mais nous éprouvons le besoin de constater ici, dès-à-présent, la sensation pénible qu’a produite sur les ouvriers le huis-clos arbitrairement exigé par M. Goujon. Cet acte de haine contre la publicité était bien digne de terminer la carrière de ce fonctionnaire.

Notes (  INSTALLATION du conseil des prud’hommes....)
1 Ces démissions des prud’hommes négociants ne constituaient nullement une reddition, mais, bien au contraire, participaient d’une stratégie résolument offensive. Il s’agissait ici de démontrer le caractère peu gouvernable d’un conseil des prud’hommes élargi et de préparer ainsi une nouvelle réforme moins favorable encore aux canuts. Lorsque cette réforme sera promulguée par Louis-Philippe, en juillet 1833, L’Écho de la Fabrique fera explicitement le lien : « Cet ordre de choses [la réforme des prud’hommes ayant suivi Novembre 1831] déplut aux négocians. Ne pouvant plus être maîtres exclusifs du conseil, ils désertèrent leurs sièges. De leur mauvaise volonté est née la prétendue impossibilité d’avoir un conseil de prud’hommes à Lyon (n° du 14 juillet 1833).

 

 

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