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16 juin 1833 - Numéro 24
 
 

 



 
 
    

Affaire des Tullistes,

prévenus de coalition.

On se souvient que par jugement du tribunal de police correctionnelle du 27 février dernier, cinq ouvriers tullistes et deux négocians [2.2]furent condamnés pour délit de coalition prévu par l’art. 415 du code pénal, savoir : les ouvriers à cinq jours de prison, et les marchands à trois mois. Quel était le motif de la condamnation rigoureuse prononcée contre les marchands ? Il avait été démontré aux yeux du tribunal que les ouvriers ne s’étaient coalisés qu’à l’instigation des marchands qui les y avaient portés afin de pouvoir écouler leurs marchandises pendant cette cessation de travail. La note fournie par les ouvriers tullistes et insérée dans le n°6 du journal (page. 42), n’a pas été démentie. Les ouvriers subirent leur peine ; les marchands interjetèrent appel. Eh bien ! qu’est-il arrivé ? Ce que nous avions prévu lorsque nous avons blâmé la condamnation des ouvriers ; en l’absence de la publicité, vraie sauve-garde, en l’absence de contradicteurs sérieux, les marchands ont gagné leur procès devant la cour. L’un a été acquitté,1’autre a été condamné seulement à 15 jours de prison. Nous respectons l’autorité de la chose jugée, mais comment, ce qui a paru si coupable aux premiers juges, est-il devenu si indifférent en appel.

 

 

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