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7 juillet 1833 - Numéro 27
 
 

 



 
 
    

Nouvelles prolétaires.

La Compagnie des forges du Creuzot est en faillite. Deux mille ouvriers vont se trouver sans ouvrage. Le gouvernement, dit naïvement le Journal des Débats, vient d’y envoyer des troupes.

Le tribunal de Valenciennes a jugé, le 24 juin courant, dix-neuf ouvriers mineurs d’Anzin, prévenus de coalition. Il a condamné Louis Ledain et Jean-Baptiste Senecot, à 1 mois de prison ; Alexandre Deramez et César Gendarme, à 15 jours ; Eloi Oudard et Trognon fils, à 8 jours ; les autres ont été acquittés.1

Le président a prononcé une allocution aux ouvriers dans laquelle se trouve ce paragraphe : « Toutes les autorités forment des vœux sincères pour l’amélioration de votre sort, la voix de l’humanité ne tardera pas à se faire comprendre ; les propriétaires des riches établissemens des mines ne peuvent être vos tyrans. Non, ils ne peuvent l’être ; un titre plus digne leur est réservé ; ils ne laisseront pas à d’autres le mérite d’être vos bienfaiteurs. » – M. le président a oublié d’ajouter ce qu’il fallait que les ouvriers fissent dans le cas ou les riches propriétaires des mines d’ Anzin ne répondraient pas à cet appel fait à leur humanité.

Notes (Nouvelles prolétaires. La Compagnie des...)
1 Créée en 1757, la Compagnie des mines d’Anzin était représentative, en ce début de monarchie de Juillet, des liens nouveaux entre pouvoir économique et pouvoir politique : la Compagnie, très riche, avait accueilli dans sa direction des hommes tels que Casimir Périer puis plus tard Adolphe Thiers. En mai 1833, les mineurs d’Anzin s’étaient soulevés contre les terribles conditions de travail et de salaire. Les principaux meneurs allaient être condamnés pour coalition. L’Écho de la Fabrique ouvrira dans le numéro suivant (14 juillet) une souscription en faveur des ouvriers coalisés d’Anzin.

 

 

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