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21 juillet 1833 - Numéro 29
 
 

 



 
 
    

EXPLICATION SUR LE DÉSAVEU

de mm. estienne et jalabert, l. gindre, berlier et buisson-tabard.

L?Echo de la Fabrique a inséré dans son dernier numéro une note dans laquelle il annonce que ces quatre maisons de commerce ont consenti à payer les prix demandés par les ouvriers.

Ces négocians ont cru devoir, dans une lettre insérée dans les journaux le Précurseur et le Courrier de Lyon, protester contre le mot consenti, et déclarer qu?ils n?avaient traité avec aucun intermédiaire, et qu?au surplus ils sauraient bien s?entendre avec leurs ouvriers.

Que cette lettre n?ait d?autre but que de satisfaire l?amour-propre de ces Messieurs, qu?elle soit une concession à leurs collègues, qu?elle ait été exigée par l?esprit de corps, écrite dans leurs comptoirs ou sur une table du café Grand, c?est possible ; mais l?Echo de la Fabrique ne doit pas en souffrir. Il ne peut pas accepter le démenti qui lui est donné.

[5.1]Voici les faits : Des délégués des chefs d?atelier d?unis se présentèrent, il y a quelques jours, dans ces quatre maisons et leur donnèrent la note des prix arrêtés dans l?assemblée générale. Ils furent assez mal accueillis : mais leur mission n?en fut pas moins remplie. M. Berlier est le seul qui ait déclaré n?avoir pas gardé copie de ces prix. Dès-lors les métiers furent arrêtés, ce que voyant ces messieurs, ils firent dire à leurs ouvriers qu?ils consentaient à payer les prix demandés ; alors les mêmes délégués retournèrent chez eux pour s?en assurer, et il leur fut unanimement répondu par MM. Estienne, Gindre, Buisson et Berlier, que les prix seraient payés ; qu?ils ne voulaient pas les afficher dans leur magasin, mais qu?ils consentaient à ce qu?il en fût donné connaissance aux ouvriers par la voie du journal. Les délégués sont connus et affirmeront la sincérité de ce récit comme ils l?ont fait devant M. le commissaire central de police, dans les bureaux duquel ils ont été conduits en sortant de chez M. Berlier, dénoncés nous ne savons par qui, mais s?inquiétant peu des suites de cette dénonciation.

 

 

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