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28 juillet 1833 - Numéro 30
 
 

 



 
 
    

M. Poujol nous adresse la copie d?un avis à ses concitoyens. Nous nous empressons de l?insérer regrettant seulement d?avoir été obligés d?y faire des coupures nécessitées par la spécialité non politique de notre journal.

Citoyens !

Avant manifesté en 1816 mes opinions patriotiques, et la haine que je portais à l?étranger, je fus arrêté, mis au cachot, dépossédé indignement de l?établissement du Bureau des Nourrices, qui était bien réellement ma propriété, puisque je l?avais acheté, payé, agrandi et fait prospérer par neuf ans de peines, de soins, de travail et de frais. Mon dénonciateur eut pour gratification ma place, tandis que moi, dépouillé, calomnié, persécuté, honni? j?étais obligé de quitter le pays dont mon seul crime était d?avoir désiré l?indépendance et la gloire.

Les temps changèrent, 1830 arriva. Plein de confiance et d?espoir, je sollicitai la restitution de ma propriété ; mais ce fut en vain ; ma demande fut éludée? Seulement, l?autorité décida que le Bureau des Nourrices qui, jusqu?alors, avait été reconnu propriété réelle, serait dorénavant considéré comme une industrie, que chacun pourrait exercer à son profit, et d?après cette décision nouvelle, je pus former un second établissement.

Citoyens, pourquoi les vrais patriotes ne se soutiendraient-ils pas ? ? Pourquoi ne dirais-je pas à ces patriotes amis, auxquels j?appartiens de c?ur, d?âme, d?esprit et de conviction, que par suite de la sympathie et des intérêts qui nous lient, ils trouveront toujours dans mon établissement, soins, prévoyance, zèle, vigilance, sûreté, toutes les garanties enfin, qu?ils seront dans le cas de désirer ou de réclamer pour les plus chers objets de leurs affections ?

Persuadé donc que mes frères en politique, entendront mon appel, [8.1]et s?adresseront en toute confiance à mon établissement aussitôt qu?ils le connaîtront, je les préviens en outre que, soit sous le rapport du paiement des mois de nourrice, soit sous celui des frais de bureau et d?enregistrement, je leur donnerai toujours toutes les facilités possibles, afin que désormais, n?étant plus séduits par un motif d?économie illusoire, les ouvriers n?exposent plus la santé, l?état civil, souvent même l?existence de leurs enfans, en les plaçant en nourrice, par l?entremise d?intrigans intéressés, qui, sans délicatesse ni moralité quelconque, se font presque toujours un jeu de tromper la confiance qui leur est imprudemment accordée.

Mes bureaux sont situés place St-Jean, n° 3, en face de l?église ; ils sont ouverts tous les jours, fériés ou non, depuis huit heures du matin jusqu?à huit heures du soir.

Lyon, le 19 juillet 1833.

J. M. POUJOL.

 

 

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